Trois jours de jeûne et de prière pour les Haïtiens aux États-Unis : l’appel solennel des Églises de New York à Miami
Du 11 au 13 juillet, les Églises haïtiennes des États-Unis, de New York à Miami, observeront trois journées de jeûne et de prière en réponse à la menace d’expulsion de milliers de compatriotes.
L’initiative, annoncée par le pasteur Laurent Mallory et confirmée par le pasteur Grégory Toussaint dans son homélie dominicale au Tabernacle de Gloire, vise à invoquer l’intervention divine face à un décret migratoire que de nombreux leaders religieux et de droits humains jugent discriminatoire et ciblant spécifiquement les Haïtiens pour la « couleur de leur peau ».
Dans un sermon dimanche soir aux accents prophétiques, le pasteur Toussaint a évoqué une « opération de dénaturalisation » en marche, orchestrée selon lui par des architectes politiques comme Stephen Miller, influent idéologue de l’aile dure républicaine. Selon le pasteur, les menaces ne concernent pas seulement les bénéficiaires du programme TPS — mis en place après le séisme de 2010 — ou les titulaires du visa humanitaire dit « Biden », mais aussi les citoyens américains d’origine haïtienne. « Que vous soyez détenteur d’un passeport américain ou d’une carte de résidence, nous sommes tous concernés », a-t-il martelé, dénonçant une logique d’exclusion fondée sur la race.
Appelant à l’unité communautaire, le pasteur a comparé la situation actuelle au récit biblique d’Esther. Dans ce passage, face à un décret royal annonçant l’extermination de son peuple, la reine appelle les siens à observer trois jours de jeûne et de prière. Ce temps de supplication collective devait précéder son intervention auprès du roi, dans l’espoir de renverser une décision injuste. C’est sur cette base évangélique que les Églises haïtiennes appellent à la mobilisation spirituelle, dans l’objectif de contrecarrer, selon leurs termes, « des forces humaines et démoniaques » à l’œuvre.
« Si un seul Haïtien manque au maillon de la chaîne, c’est toute la communauté qui s’affaiblit », a averti le pasteur Toussaint. Selon lui, les Haïtiens représentent plus d’un million de personnes aux États-Unis ; l’expulsion d’un demi-million constituerait une atteinte irréparable à la cohésion de la diaspora.
cba
