Monsieur Fritz Jean
Conseiller présidentiel
Palais National,
Monsieur le Conseiller Presidentiel,
Les temps sont durs aux États-Unis. La peur s’installe dans les esprits, les liens se brisent, les trajectoires se figent. Je vous écris en pensant aux plus de 500 000 compatriotes haïtiens qui y vivent aujourd’hui dans l’incertitude, faute de mieux, pris entre l’exil et l’impossibilité du retour.
L’image que renvoie notre pays à l’extérieur est désolante, et elle contribue, chaque jour un peu plus, à tuer l’espoir chez les nôtres. Cette souffrance silencieuse, cet abandon prolongé, rendent encore plus cruel le destin de ceux qui n’ont que leur foi pour survivre.
Je vous écris, Monsieur le Conseiller Présidentiel, avec l’humilité d’un citoyen qui croit encore à la portée de la parole et à la responsabilité de l’État. J’ai moi-même adressé une lettre à la National Society of Leadership and Success (NSLS), dont je suis membre, afin de leur demander d’intercéder auprès des autorités américaines pour envisager, au minimum, un moratoire. Un geste symbolique qui pourrait redonner un peu de dignité à ces vies suspendues.
Je vous en prie : alertez les autres autorités, mobilisez les leviers de la diplomatie, portez cette cause auprès des instances régionales et internationales. Nous ne pouvons pas rester silencieux. Nous espérons, encore.
Je ne saurais conclure sans vous redire, avec insistance, ce que je n’ai cessé de répéter : il est urgent de concevoir, élaborer et mettre en œuvre de véritables politiques publiques. C’est à ce prix seulement que nous sortirons du gouffre. N’oubliez pas cette exigence fondatrice.
Avec tout mon respect et ma détermination,
Yves Lafortune, Ph. D (c), MPA, Av.
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