Hato Mayor : rafles nocturnes et silence diplomatique
Hato Mayor del Rey, République dominicaine – 28 juin 2025
Dans la nuit du 27 au 28 juin, des agents de la police nationale dominicaine et de l’immigration ont mené des descentes musclées dans plusieurs habitations occupées par des ressortissants haïtiens. Selon les témoignages recueillis sur place, les forces dominicaines seraient entrées par effraction, ciblant sans distinction d’âge des migrants présumés en situation irrégulière. Enfants en bas âge et adultes ont été interpellés avant d’être conduits vers la frontière en vue de leur expulsion.
La communauté haïtienne locale, en état de choc, dénonce l’absence totale de protection consulaire. « Nous n’avons ni gouvernement établi, ni autorité pour défendre nos droits », confient plusieurs d’entre eux, désabusés. Ce sentiment d’abandon est d’autant plus aigu que cette opération survient moins de vingt-quatre heures après l’annonce par les États-Unis de la fin du Temporary Protected Status (TPS), exposant ainsi davantage les Haïtiens à la déportation.
Face à cette double vulnérabilité — intérieure et extérieure — des voix s’élèvent pour interpeller le ministre de facto des Affaires étrangères, M. Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. Les expatriés haïtiens en République dominicaine lui demandent, « pour la première fois », d’intervenir dans ce drame humain que l’État haïtien semble ignorer.