Washington met fin au TPS pour les Haïtiens : indignation face à une décision jugée « mensongère »
Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) des États-Unis a annoncé que les conditions en Haïti « ne justifient plus » la protection temporaire TPS (Temporary Protected Status), ouvrant ainsi la voie à la déportation de milliers d’Haïtiens. Cette décision, prise après consultation avec les services de l’immigration (USCIS) et le Département d’État, s’appuie sur l’argument selon lequel « la situation dans le pays se serait suffisamment améliorée pour permettre un retour en sécurité ».
Pourtant, cette déclaration a immédiatement suscité une vive réaction de la part d’acteurs de la société civile. « Je suis encore sous le choc, c’est un mensonge éhonté. Dire que la situation s’est améliorée au point que les Haïtiens peuvent rentrer chez eux en toute sécurité est une contre-vérité », a déclaré Tessa Petit, directrice exécutive de la Florida Immigrant Coalition et elle-même immigrante haïtienne, dans une entrevue accordée à Newsweek. Elle rappelle que le TPS ne repose pas uniquement sur des catastrophes naturelles, mais aussi sur l’instabilité politique, la violence armée et la désorganisation structurelle persistante. « Il y a des zones qui ne se sont jamais relevées du séisme, et l’insécurité liée aux gangs y est omniprésente. »
Un porte-parole du DHS a réaffirmé que les Haïtiens peuvent désormais « retourner en toute sécurité », et les invite à utiliser l’application CBP Home pour organiser leur retour. Mais les défenseurs des droits des migrants dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une mesure cynique, déconnectée de la réalité haïtienne actuelle.
