Le président Lula plaide pour une mission de sécurité renforcée en Haïti
Lors d’une rencontre tenue à Brasília avec plusieurs dirigeants caribéens, dont Fritz Alphonse Jean — président du Conseil Présidentiel de Transition, organe inconstitutionnel et illégitime —, le chef d’État brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a plaidé, le vendredi 13 juin, pour une refonte en profondeur de la mission de sécurité actuellement déployée en Haïti. Conduite par le Kenya avec l’appui des Nations unies, cette mission peine à contenir l’escalade de la violence armée dans le pays.
Face à un déplacement massif estimé à 1,3 million de personnes en six mois, selon les données onusiennes, Lula appelle à une réponse internationale plus cohérente. Il exhorte l’Organisation des Nations unies à assurer un financement structurel de l’opération ou à en faire une mission officielle de maintien de la paix, ce qui garantirait une stabilité budgétaire et opérationnelle. Une telle initiative se heurte toutefois aux vetos persistants de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité.
Faisant écho à d’autres voix internationales, dont celles de la France, de la Colombie et de la République dominicaine, Lula souligne que la stabilisation sécuritaire constitue un préalable indispensable à la tenue d’élections présidentielles crédibles en Haïti. Le Brésil, qui a dirigé une précédente mission de l’ONU en Haïti de 2004 à 2017, reste conscient des controverses passées mais appelle à une réponse coordonnée face au risque de voir le pays sombrer dans l’emprise totale des gangs.
Le débat sur la transformation de la mission kenyane en force de maintien de la paix reste ouvert au Conseil de sécurité, alors que les fonds promis par les États membres tardent à se matérialiser. Plusieurs propositions circulent, dont celle d’une mission hybride à caractère logistique, afin d’éviter que le territoire haïtien ne devienne un foyer régional d’instabilité et de criminalité transnationale.