Un forum décrié sur l’avant-projet constitutionnel à Gonaïves
Un forum discret s’est tenu ce mercredi à la mairie de Gonaïves, à l’initiative de l’Association des magistrats de l’Artibonite (AMA), pour débattre de l’avant-projet de Constitution soutenu par le Conseil présidentiel de transition (CPT) et les alliés du PHTK. Réunis dans une salle dégradée, sans électricité ni ventilation, et dépourvue de tout emblème national, les magistrats présents ont été critiqués pour la forme et le fond d’une rencontre jugée stérile et éloignée des standards attendus d’un débat constitutionnel.
Selon l’un des participants, sous couvert d’anonymat, « ce qui choque, c’est le refus délibéré des intervenants d’évoquer l’article 284-3 de la Constitution haïtienne, qui interdit explicitement toute modification de la Loi fondamentale par voie référendaire ». Ce silence, poursuit-il, est d’autant plus troublant que les magistrats sont censés être les garants du respect des normes constitutionnelles, particulièrement en période de dérives institutionnelles répétées.
La tenue de ce forum a été vivement dénoncée sur les réseaux sociaux. Outre l’indignité du cadre — une salle fermée au public, sans drapeau ni outil de présentation — plusieurs voix affirment que certains participants auraient été « arrosés », dans une tentative d’achat d’adhésion au projet constitutionnelVoltaire-Fils Aimé. Pour nombre de citoyens de Gonaïves, cette mise à l’écart du peuple révèle un mépris latent pour la souveraineté populaire. Comment justifier une telle entreprise dans la pénombre et l’entre-soi, alors même que la légitimité du processus est de plus en plus contestée ?