16 octobre 2025
Travel ban de Trump : Le Venezuela dénonce un danger, d’autres pays appellent au dialogue, silence en Haïti, le pays aux sept présidents de doublure
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Travel ban de Trump : Le Venezuela dénonce un danger, d’autres pays appellent au dialogue, silence en Haïti, le pays aux sept présidents de doublure

Trump élargit le travel ban : Caracas dénonce, Mogadiscio coopère, silence en Haïti

La nouvelle version du décret migratoire signé par Donald Trump le 4 juin 2025 impose une interdiction d’entrée aux ressortissants de douze pays, dont Haïti, l’Iran, la Somalie, le Yémen et la Libye, invoquant des motifs de sécurité nationale. À ces pays s’ajoutent sept autres soumis à des restrictions partielles, incluant le Venezuela, Cuba et le Togo. L’entrée en vigueur de cette mesure est prévue pour le 9 juin, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

Face à cette décision, les réactions ont été contrastées. À Caracas, le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a vivement critiqué les autorités américaines, qualifiant les États-Unis de « lieu dangereux » pour tout voyageur étranger. « Ils persécutent nos compatriotes sans raison », a-t-il déclaré, appelant les Vénézuéliens à éviter de se rendre sur le territoire américain. Le ton était radicalement différent du côté de Mogadiscio, où l’ambassadeur somalien à Washington, Dahir Hassan Abdi, a fait part de la volonté de son gouvernement de dialoguer avec les États-Unis afin de répondre aux préoccupations évoquées.

Le silence de certains États concernés, dont l’Iran, la Birmanie ou le Laos, contraste avec l’indignation exprimée par des représentants de la société civile. Jamal Abdi, président du National Iranian American Council, a évoqué des conséquences humaines dévastatrices : « Les Américains seront encore privés de la présence de leurs proches lors d’événements familiaux cruciaux comme des mariages, des funérailles ou des naissances. »

L’Union africaine, qui regroupe plusieurs pays touchés par la mesure, a exprimé sa vive inquiétude, dénonçant les effets délétères de cette décision sur les relations interpersonnelles, les échanges universitaires et les partenariats diplomatiques et commerciaux bâtis sur plusieurs décennies. L’organisation a appelé Washington à adopter une démarche plus concertée et à engager un dialogue constructif avec les États concernés.

Dans plusieurs pays en conflit, dont le Soudan, le Yémen ou la Birmanie, cette décision est vécue comme une double peine, renforçant l’isolement des populations civiles déjà en situation de détresse. Pour de nombreux jeunes, notamment étudiants, cette annonce anéantit les rares perspectives d’éducation sécurisée à l’étranger. Comme l’a confié un étudiant birman de 21 ans, dont le rêve de rejoindre un collège communautaire à New York s’effondre : « C’était mon seul espoir. »

En dépit de son inclusion parmi les pays visés par la nouvelle proclamation présidentielle américaine, Haïti demeure muette. Aucun communiqué officiel, ni de la primature ni du ministère des Affaires étrangères, n’a été émis pour commenter la décision de Washington. Ce silence est d’autant plus troublant que le gouvernement haïtien actuel, installé ex nihilo le 3 avril 2024 sous l’égide des États-Unis par l’intermédiaire de la CARICOM, tire sa légitimité d’une architecture diplomatique directement liée à l’influence nord-américaine. L’absence de réaction illustre à la fois l’atonie de la diplomatie haïtienne et la dépendance structurelle d’un exécutif sans mandat électoral, incapable de formuler une réponse souveraine face à une mesure qui affecte directement ses ressortissants et l’image internationale du pays.

source: Venezuela says being in US is ‘great risk’ as countries respond to Trump travel ban

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