Par Hervé Noël | vevenoel@gmail.com
À la suite de l’attaque du sous-commissariat de Furcy par les membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm », les forces de sécurité haïtiennes, appuyées par des brigades d’autodéfense locales, ont lancé une contre-offensive de grande envergure. Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), au moins 38 individus armés ont été abattus et plusieurs otages libérés au cours de cette opération conjointe.
Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, rapporte que cinq drones kamikazes ont été déployés samedi dans plusieurs zones stratégiques de Kenscoff occupées par des gangs. Ces frappes auraient neutralisé au moins 18 criminels. Dans les 24 heures qui ont suivi, des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH), épaulées par des membres de la brigade d’autodéfense de la commune, ont lancé une vaste opération terrestre, capturant ou éliminant près d’une vingtaine d’hommes armés retranchés dans des maisons à Viard.
Le mode opératoire des gangs, qui consiste à occuper des résidences situées dans les hauteurs pour lancer des attaques, a été déjoué. Plusieurs de ces maisons ont été libérées, précise Pierre Espérance, qui indique que d’autres localités sous emprise criminelle figurent désormais dans le viseur des forces de l’ordre.
Dimanche matin, une dizaine de paysans, enlevés par les gangs, ont été secourus par des unités spécialisées assistées de soldats des Forces armées d’Haïti (FAd’H). Les otages, traumatisés, ont été transportés à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.
Le bilan provisoire communiqué par le RNDDH fait état d’au moins 38 bandits tués, de plusieurs blessés, ainsi que de nombreux otages libérés.
Pierre Espérance exhorte le gouvernement à renforcer le soutien logistique et opérationnel aux forces engagées sur le terrain. Il appelle également l’Inspection générale de la PNH à entreprendre un processus de purification interne pour exclure les éléments corrompus ou complices des gangs.
Condamnant fermement l’attaque armée contre le sous-commissariat de Furcy, le dirigeant du RNDDH plaide pour une meilleure coordination des stratégies de sécurité et de prévention.
Enfin, il encourage la population à participer activement à la lutte contre le banditisme en s’impliquant dans la légitime défense et en soutenant les forces de l’ordre. « Face à la terreur criminelle, il est essentiel de renforcer la vigilance citoyenne », affirme-t-il, soulignant les conséquences humaines et sociales de cette insécurité persistante : victimes civiles, déplacements forcés, et aggravation des crises économiques et sociales.