Un premier groupe de 49 Sud-Africains blancs, principalement des Afrikaners, doit s’envoler dimanche soir de Johannesburg à destination des États-Unis, dans le cadre d’un programme controversé d’accueil humanitaire mis en place par Washington.
Selon le ministère sud-africain des Transports, un vol affrété décollera de l’aéroport international OR Tambo vers 20 h, heure locale, avec pour première escale Washington, avant de poursuivre vers le Texas. Cette relocalisation, autorisée par les autorités américaines, s’inscrit dans une initiative du président Donald Trump, qui affirme que les Afrikaners font l’objet de « discrimination raciale » dans leur pays d’origine.
L’annonce a provoqué un vif tollé diplomatique. Pretoria a exprimé vendredi sa « préoccupation » face à ce qu’elle considère comme une manœuvre motivée par des considérations politiques internes aux États-Unis. « Les allégations de discrimination ne sont pas fondées », a déclaré le gouvernement sud-africain, qui dénonce une remise en cause de son ordre constitutionnel post-apartheid.
« La demande d’autorisation (pour le vol) indique que ce sont des Afrikaners qui se relocalisent aux États-Unis en tant que réfugiés », a précisé Collen Msibi, porte-parole du ministère sud-africain des Transports. Aucune autre demande de relocalisation n’a été enregistrée à ce jour.
Les relations diplomatiques entre les deux pays se sont sensiblement détériorées ces derniers mois, sur fond de désaccords concernant la politique étrangère, les droits fonciers et les réformes économiques de Pretoria. En mars, Washington a expulsé l’ambassadeur sud-africain, aggravant les tensions.
La politique américaine s’appuie notamment sur une critique acerbe de la loi sud-africaine d’expropriation sans compensation, destinée à rééquilibrer l’accès à la terre hérité de l’apartheid. Donald Trump a plusieurs fois dénoncé cette réforme, allant jusqu’à évoquer un supposé « génocide » des fermiers blancs — des accusations rejetées par les autorités sud-africaines et non corroborées par les faits.
Le gouvernement sud-africain a néanmoins précisé qu’il « n’empêchera pas les citoyens sud-africains désireux de quitter le pays de le faire », tout en dénonçant une instrumentalisation politique de leur départ.