Le cardinal Angelo Becciu, figure cléricale au parcours marqué par de vives controverses, a annoncé sa décision de ne pas participer au prochain conclave destiné à élire le successeur du pape François. Cette renonciation fait suite à la réception d’une lettre posthume du souverain pontife dans laquelle celui-ci lui aurait expressément recommandé de ne pas prendre part à l’assemblée des cardinaux électeurs.
Ancien préfet de la Congrégation pour les causes des saints et proche collaborateur du pape François, Becciu avait été reconnu coupable, en décembre 2023, de détournement de fonds dans le cadre de l’un des procès les plus médiatisés de l’histoire récente du Vatican.
Cette condamnation, tout en n’ayant pas encore fait l’objet d’un jugement définitif en appel, avait profondément entaché son image au sein de l’Église catholique et suscité un débat sur l’opportunité de son maintien dans les hautes fonctions cardinalices. Il avait pourtant déclaré, jusqu’à récemment, qu’il entendait exercer pleinement son droit de participer au conclave, affirmant que sa dignité de cardinal n’avait pas été révoquée.
La réception d’une missive écrite par le pape François de son vivant, mais transmise après sa mort, a modifié cette posture. Dans cette lettre, le pontife — en pleine conscience des implications morales et ecclésiologiques de l’affaire — aurait exprimé son souhait que Becciu s’abstienne de participer à l’élection de son successeur. Le cardinal, tout en réitérant son innocence, a déclaré qu’il se conformait à ce vœu « pour le bien de l’Église », affirmant ne vouloir en aucun cas devenir une source de division ou d’embarras pour l’institution.
Cette décision, bien que présentée comme un acte de loyauté, soulève des questions complexes quant à l’autorité morale exercée par un pape au-delà de sa mort, ainsi qu’à la manière dont l’Église catholique aborde la gestion des cas impliquant ses hauts dignitaires. Elle intervient dans un contexte où la quête de transparence et d’intégrité dans les instances vaticanes est devenue un impératif largement partagé, tant au sein de la Curie que chez les fidèles.
Le retrait volontaire de Becciu pourrait dès lors être interprété comme un geste destiné à préserver la crédibilité du processus électoral pontifical. Mais il pourrait également ouvrir un débat plus large sur la portée juridique et spirituelle des volontés posthumes dans la gouvernance de l’Église.