Dans l’Artibonite, à Mirebalais, à Kenscoff des fonds conséquents ont été décaissés par le Ministère de l’Économie et des finances (MEF) à la Police nationale d’Haïti (PNH) aux fins de réaliser des interventions musclées pour traquer les gangs armés. Sur le terrain, la réponse s’est révélée un véritable gâchis, dénonce l’entourage de la Primature.
Des chiffres publiés par le Ministère de l’Économie contredisent la thèse d’absence de moyens et de financements souvent avancés par le haut commandement de la PNH justifiant l’impossibilité de mener des opérations dans les fiefs des gangs. Suivant un document portant sur les autorisations de décaissements récents depuis le 20 janvier dernier, le gouvernement s’est engagé à renforcer les capacités d’intervention de la police.
Armes, munitions, matériels roulants, blindés et autres accessoires ont été acquis au bénéfice de l’institution policière. De manière cumulative, les dépenses s’élèvent à plus de 37 millions de dollars, détaille un document du MEF, viral sur des réseaux sociaux. En dépit de ces efforts financiers, les résultats ne s’alignent pas.
Dans l’Artibonite, à partir du mois de novembre 2024, il a été planifié des opérations pendant 45 jours dont les couts prévisionnels s’avoisinaient à plus de 92 millions de gourdes. À Kenscoff, au cours du mois de février 2025, le gouvernement a mis plus à la disposition de la PNH 81 millions de gourdes pour exécuter des opérations pendant un mois. S’agissant de la commune de Mirebalais, totalement sous la coupe des gangs de « Viv ansanm », le gouvernement avait mobilisé 47 millions de gourdes pour des opérations durant un mois.
À présent, la situation sécuritaire s’est nettement dégradée à Port-au-Prince et ailleurs. Des victimes des gangs ont augmenté, des familles continuent de fuir leurs quartiers, des territoires perdus ont élargi, dénoncent des internautes. Le directeur général de la PNH, Rameau Normil reste confortable à son poste en dépit des résultats décevants, critiquent des observateurs.