Finalement, Haïti n’a que « des bons à rien au pouvoir« , confie un Haitien de la diaspora qui s’est auto-exilé.
Port-au-Prince – « Un lieu chargé d’histoire vient de tomber sous l’emprise des gangs », ont rapporté mardi soir plusieurs correspondants de presse sur les réseaux sociaux, précisant que l’hôtel Oloffson, établissement emblématique de la capitale d’ Haïti, avait été envahi par des hommes armés dans un contexte de violences croissantes qui ravagent le pays.
Construit à la fin du XIXᵉ siècle, l’Oloffson, au style architectural gothique tropical, fut d’abord la résidence de figures historiques avant d’être transformé en hôtel en 1935. Il a accueilli écrivains, artistes et diplomates, devenant un haut lieu culturel et touristique. C’est ici que l’écrivain britannique Graham Greene a puisé l’inspiration pour son roman Les Comédiens, tableau saisissant des années Duvalier.
Mais aujourd’hui, ce vestige du passé semble lui aussi succomber au chaos. Alors que plus de 80 % de Port-au-Prince est contrôlé par des gangs, l’hôtel, fermé officiellement depuis plusieurs années en raison de l’insécurité, n’a pas échappé à la vague de violence qui secoue le pays.
L’intrusion des gangs dans ce lieu mythique témoigne de l’effondrement total des institutions haïtiennes. Les forces de l’ordre, insuffisamment dotées en personnel et mal équipées, peinent à contenir la montée de la criminalité. L’ONU et plusieurs organisations internationales dénoncent une situation critique, mais les réponses tardent à venir.