L’administration Trump impose l’enregistrement et la prise d’empreintes des immigrants sans statut légal
L’administration Trump a annoncé une nouvelle mesure visant les immigrants en situation irrégulière, leur imposant de s’enregistrer et de fournir leurs empreintes digitales aux autorités. Selon le Département de la Sécurité intérieure (DHS), toute personne âgée de 14 ans et plus, résidant aux États-Unis depuis au moins 30 jours sans statut légal, devra se conformer à cette obligation sous peine de sanctions pénales et financières.
D’après le site de US Citizenship and Immigration Services, les personnes enregistrées recevront une « preuve d’enregistrement » et celles de plus de 18 ans devront la porter en permanence. Ce dispositif a suscité des critiques, notamment de Greg Chen, directeur des relations gouvernementales de l’American Immigration Lawyers Association. Celui-ci redoute l’instauration d’un « régime national du contrôle des papiers », qui pourrait conduire à un harcèlement généralisé de toute personne jugée « étrangère », qu’elle soit citoyenne américaine ou non.
La secrétaire du DHS, Kristi Noem, a défendu cette mesure sur la chaîne Fox News, affirmant qu’elle permettrait aux immigrants en situation irrégulière d’éviter des poursuites et des amendes en échange d’une relocalisation dans leur pays d’origine. Elle a justifié cette approche comme une opportunité de revenir aux États-Unis par des voies légales, insistant sur la nécessité d’appliquer une législation existante mais jusqu’ici peu mise en œuvre.
Le gouvernement s’appuie sur une disposition de la loi sur l’immigration et la nationalité datant des années 1940, qui imposait déjà l’enregistrement et la prise d’empreintes des immigrants de plus de 14 ans dans un délai de 30 jours suivant leur arrivée. Cette référence historique a suscité une vive réaction du National Immigration Law Center, qui rappelle que cette législation servait à identifier des individus considérés comme « communistes ou subversifs ». L’organisation craint que cette résurgence ne soit utilisée pour faciliter la détention et l’expulsion de masse des immigrés en situation irrégulière.
L’annonce s’inscrit dans une série de mesures prises par l’administration Trump depuis la déclaration d’urgence nationale à la frontière américano-mexicaine. L’Immigration and Customs Enforcement (ICE) a intensifié ses opérations dans plusieurs grandes villes, tandis que le gouvernement a restreint l’accès de certains immigrants sans statut légal à des prestations fédérales. Par ailleurs, 1 500 militaires ont été déployés à la frontière sud et la base navale de Guantánamo Bay est en cours de transformation pour accueillir des migrants en instance d’expulsion.
Dans un autre volet de sa politique migratoire, Trump a également tenté de mettre fin au droit du sol, une mesure actuellement suspendue par une cour d’appel fédérale. L’ensemble de ces initiatives témoigne de la volonté de l’administration d’accélérer les expulsions et de renforcer le contrôle des flux migratoires, au risque de ranimer des souvenirs douloureux de l’histoire américaine.