Les évaluations des sites accueillant des personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) en Haïti suivent un protocole rigoureux, combinant observation directe et entretiens avec des informateurs clés, souvent des membres de comités de PDI. Ce processus est coordonné par des équipes de la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), dont les brigadiers sont déployés sur le terrain pour collecter des données actualisées. Lorsqu’un site est jugé inaccessible pour des raisons de sécurité, l’évaluation se déroule à distance, par le biais d’entretiens téléphoniques, afin d’assurer une certaine continuité dans le suivi des besoins humanitaires.
Pour la dernière mise à jour, 454 informateurs clés ont été interrogés, dont 96% en personne sur les sites et 4% par téléphone. Néanmoins, ce rapport se limite à l’état des sites accessibles et ne reflète pas la situation générale des personnes déplacées dans le pays. Un nombre important de personnes déplacées vivent en dehors des sites officiels, séjournant temporairement chez des parents ou dans des logements loués, échappant ainsi à ces évaluations mensuelles. Pour une analyse plus complète, les autorités s’appuient sur des cycles d’évaluation trimestriels, le plus récent étant le cycle 9.
Les données recueillies attestent d’une légère augmentation du nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui s’élève désormais à 186 298 personnes réparties sur 134 sites. Cette augmentation de 0,6% par rapport à décembre 2024 s’accompagne paradoxalement d’une diminution du nombre total de sites, neuf d’entre eux ayant été fermés depuis la dernière évaluation. Sur les 134 sites recensés, 116 existaient déjà et 18 ont été nouvellement créés, tandis que 27 anciens sites ont été démantelés.
Ce constat confirme la complexité des dynamiques qui influencent les mouvements de population en Haïti. La fermeture de certains sites peut indiquer un retour ou un déplacement secondaire, tandis que l’apparition de nouveaux sites souligne la persistance des besoins humanitaires. Ces observations renforcent l’importance d’évaluations régulières pour guider les interventions et ajuster les stratégies d’assistance face à une crise humanitaire qui reste marquée par son instabilité.