6 octobre 2025
L’administration Trump met fin au TPS pour les Haïtiens, échéance fixée au 3 août 2025
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L’administration Trump met fin au TPS pour les Haïtiens, échéance fixée au 3 août 2025

Haïtiens aux États-Unis : la suppression du TPS expose des milliers de familles à l’exil forcé

L’administration Trump a une fois de plus ravivé les tensions sur la scène migratoire en annonçant, ce jeudi, la suppression de l’extension du Temporary Protected Status (TPS) pour les ressortissants haïtiens. Cette décision marque un tournant brutal dans la politique d’immigration américaine, en ciblant l’un des dispositifs les plus cruciaux de protection humanitaire destiné aux populations fuyant les désastres naturels et l’instabilité politique.

En juin dernier, face aux violences croissantes qui ravagent Haïti, l’administration Biden avait prolongé le TPS pour les Haïtiens présents sur le sol américain jusqu’en février 2026. Cette mesure visait à offrir un répit humanitaire à une communauté profondément touchée par des années de crises politiques, de catastrophes naturelles et d’insécurité chronique. Pourtant, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé l’abrogation de cette prolongation, fixant la fin des protections au 3 août prochain.

La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a justifié cette décision en insistant sur la nécessité de « restaurer le caractère temporaire du TPS », critiquant implicitement l’approche plus souple de l’administration précédente. Selon Noem, cette mesure permettrait de recentrer le programme sur ses objectifs initiaux, tout en affirmant respecter l’esprit de la loi.

Cependant, les critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. Beatriz Lopez, co-directrice exécutive de l’organisation Immigration Hub, a vivement dénoncé cette mesure, soulignant qu’elle « arrache la stabilité à plus d’un demi-million de Haïtiens qui ont bâti leur vie ici – enfants, travailleurs, parents et voisins devenus essentiels aux communautés américaines et à l’économie nationale ». Lopez condamne une décision qui, selon elle, condamne des milliers de familles à l’angoisse et à l’ombre, les privant d’un statut légal et les exposant aux risques de déportation.

Les conséquences humanitaires sont d’autant plus alarmantes que la situation en Haïti continue de se détériorer. Selon les Nations Unies, au moins 5 600 personnes ont été tuées dans les violences des gangs en 2024. En décembre, la commune de Cité Soleil, au cœur de la capitale haïtienne, a été le théâtre d’un massacre atroce : plus de 200 personnes y ont été exécutées, certaines accusées de sorcellerie par des milices armées. Ces chiffres illustrent la dangerosité persistante qui menace les Haïtiens et soulignent l’inhumanité d’un retour forcé dans un contexte si précaire.

Le TPS, qui n’offre pas de voie directe vers la citoyenneté américaine, reste l’un des rares outils permettant à des milliers d’Haïtiens de vivre et de travailler légalement aux États-Unis. Depuis sa création en 1990, il a souvent été prolongé pour les Haïtiens, notamment après le dévastateur séisme de 2010 et d’autres catastrophes qui ont plongé l’île dans une crise humanitaire prolongée.

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