Dr Josue Renaud (NERHO) : « Non à toute forme de référendum, car la Constitution l’interdit tout simplement ! »
Le rapport publié le mardi 11 février 2025 par Transparency International dresse un constat accablant pour Haïti – et son gouvernement de doublure -, qui obtient une note décevante de 16 sur 100 en matière de lutte contre la corruption et de perception de l’intégrité gouvernementale. Ce score, l’un des plus faibles au niveau mondial, atteste une gouvernance en crise et alimente un vif débat sur la légitimité des autorités de facto en place incluant « les trois braqueurs de banque (BNC) ».
Interrogé tôt mardi matin sur cette évaluation sévère, le docteur Josué Renaud de New England Human Rights, n’a pas mâché ses mots. « Les carottes sont cuites », a-t-il déclaré sans détour, ajoutant que les Haïtiens ne peuvent, en aucun cas, permettre à ce régime « made by CARICOM » de « mener à bien un référendum visant à abolir la Constitution de 1987« . Pour cet expert, la gravité du rapport de Transparency International discrédite totalement le gouvernement en exercice :
« Un pouvoir qui obtient une note de 16 sur 100 n’a aucune légitimité pour modifier la Constitution. Ce gouvernement ne bénéficie d’aucune confiance. Il devrait être renvoyé immédiatement, et encore moins être autorisé à engager une réforme constitutionnelle illégale. »
Renaud exhorte ainsi la population haïtienne à ne prendre aucun risque avec cette tentative de référendum. Selon lui, il ne s’agit pas d’un simple boycott, car les autorités actuelles pourraient user de pressions et manipulations pour obtenir un « oui » forcé. La seule issue, selon le dirigeant de NEHRO, est d’empêcher totalement la tenue de ce référendum :
« Non à toute forme de référendum, car la Constitution l’interdit ! »
Ces propos interviennent alors que le gouvernement n’a toujours pas pipé mot et temporise sur la question des sanctions prises par les Etats-Unis, le Canada et l’ONU à l’encontre d’anciens dirigeants haïtiens, dont certains ont contribué à la mise en place du CPT et à l’accession d’Alix Didier Fils-Aimé au poste de Premier ministre.