Habituellement animées par les commerçants ambulants et les résidents, les rues de Little Haiti, à Brooklyn, sont aujourd’hui bien plus calmes. La raison ? Une montée de la peur parmi les immigrés, liée à l’intensification des opérations de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à New York.
Les commerçants du quartier constatent une baisse de la clientèle, tandis que les églises voient leur fréquentation chuter. « Depuis que les raids se sont multipliés, les gens ont peur de sortir », témoigne Pierre Domingue, pasteur local. « Nous tentons de leur fournir des informations, de les rassurer, mais cela ne suffit pas toujours. »
Un climat d’incertitude et de désinformation
Au cœur de cette panique : une méconnaissance des droits et une prolifération de rumeurs. « Beaucoup de gens ne savent pas comment se protéger légalement. Ils manquent d’informations fiables et cela nourrit leur anxiété », explique Katia Belony, agent immobilier.
Même les immigrés bénéficiant du statut de protection temporaire (TPS) hésitent à faire renouveler leurs papiers, de peur que cela attire l’attention des autorités. Cette réticence risque d’aggraver leur situation, en les laissant sans protection légale.
Une mobilisation locale pour informer et protéger
Face à l’urgence, les leaders communautaires intensifient leurs efforts pour sensibiliser les habitants à leurs droits et aux recours possibles. Des réunions d’information sont organisées dans les églises et les centres communautaires pour tenter de dissiper les peurs.
Cependant, malgré ces initiatives, la peur continue de peser sur la communauté. L’avenir reste incertain pour de nombreux habitants de Little Haiti, contraints de vivre dans la crainte constante d’une arrestation ou d’une expulsion.
