Le premier groupe de migrants haïtiens expulsés des États-Unis est arrivé mardi en Haïti, marquant le début des nouvelles mesures migratoires adoptées par l’administration du président Donald Trump.
L’avion transportant ces déportés a atterri à l’aéroport de Cap-Haïtien, situé sur la côte nord du pays, le seul encore opérationnel pour le trafic aérien.
Parmi les passagers, Mario Montès, qui affirme avoir vécu aux États-Unis pendant près d’un an et travaillé en Alaska, raconte son arrestation par les services de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à Miami.
« J’étais en route pour le travail lorsqu’ils [les agents de l’immigration] m’ont demandé de les suivre sous prétexte qu’avec le nouveau président, certains documents devaient être régularisés », explique-t-il.
« Quand je suis arrivé à leur bureau, j’ai vu les menottes. Ils m’ont simplement dit qu’ils allaient me renvoyer dans mon pays », ajoute-t-il.
Ces expulsions s’inscrivent dans une série de décrets présidentiels signés par Donald Trump après son retour à la Maison-Blanche le mois dernier. Dès la première semaine de son second mandat, le département de la Sécurité intérieure a annoncé avoir expulsé environ 7 300 personnes de différentes nationalités.
Un contexte sécuritaire préoccupant en Haïti
L’arrivée de ces migrants intervient alors qu’Haïti est confronté à une recrudescence de la violence des gangs, notamment dans la capitale, Port-au-Prince. Au cours des derniers jours, au moins 40 personnes ont été tuées dans un quartier huppé de la ville.
Selon les Nations-Unies, plus de 5 600 personnes ont été tuées à travers le pays l’an dernier et plus de 2 200 autres ont été blessées. La montée en puissance des groupes armés a également conduit à un déplacement massif de la population, laissant plus d’un million de personnes sans abri.
Alors que la situation humanitaire et sécuritaire en Haïti continue de se détériorer, le retour forcé des migrants pourrait aggraver la crise sociale et politique à laquelle le pays est déjà confronté.