11 octobre 2025
Voltaire rêve d’urnes, mais combien de « territoires perdus » lui et Fils-Aimé ont-ils repris aux gangs « armés par Martelly » ?
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Voltaire rêve d’urnes, mais combien de « territoires perdus » lui et Fils-Aimé ont-ils repris aux gangs « armés par Martelly » ?

minute de la rédaction

La reconduction de l’état d’urgence en Haïti se poursuit avec la régularité d’un rituel funèbre, chaque décret gouvernemental Voltaire-Fils-Aimé s’apparentant plus à un éloge funèbre d’un État en lambeaux qu’à une véritable tentative de rétablissement de l’ordre. Les modifications apportées à ces textes ? Oh, épargnons-nous cette épreuve analytique, car la question centrale, celle qui brûle les lèvres et hante les esprits, reste immuable : combien de territoires perdus le gouvernement a-t-il récupérés ?

De l’avènement du cynique Ariel Henry en 2021 à celui du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a 7 Tet voraces, en avril 2024, les noms se sont succédé pour s’ériger en gardiens de la République. De Garry Conille à Alix Didier Fils-Aimé de la transition, ces autorités de passage ont-elles arraché la moindre parcelle de territoire aux griffes des « gangs armés par Michel Martelly » ? La réponse est claire, nette et sans appel : zéro. Absolument aucune.

Et pourtant, ces mêmes instances osent prononcer les mots « référendum » et « élections » avec une facilité désarmante. Ah, le mot « référendum » ! Un terme qui est devenu, en Haïti, le pendant administratif d’un paradis dans le désert. Annoncé par M. Conille en septembre dernier à New York pour février 2025, l’accord s’est rapidement heurté à la froide réalité : le Groupe de Venise a donné une fin de non-recevoir. « C’est impossible. C’est impossible. C’est tout simplement impossible. Alors M. Voltaire, depuis l’étranger, depuis Paris, incapable de discuter de la dette de l’Indépendance avec M. Emmanuel Macron, claironne une nouvelle date butoir : Mai et novembre 2025. Deux échéances électorales en un an. Quelle ambition étourdissante !

Mais le verdict approche. Un rendez-vous implacable avec l’histoire. Au soir du 31 décembre 2025, il sera temps de faire le point. Si ces autorités s’amusent à mentir à la population en promettant des élections et un référendum dans des délais irréalistes, elles devront en répondre. Car un référendum en mai, organisé de manière illégale et anticonstitutionnelle, est un pur fantasme. Qui peut croire qu’un tel processus puisse se dérouler en quelques mois, alors que tout académicien sérieux sait qu’il nécessite plus de 18 mois de préparation ? Avec quelles cartes électorales ? Avec quel électorat quand des milliers de citoyens sont déplacés ? Et comment voter quand des gangs prennent en otage les bureaux de vote ?

Ce référendum ne sera-t-il qu’un nouvel acte de défiance à l’égard de la Constitution, un dixième passage en force après celui de 1917 qui a mis Haïti à genoux ? L’architecte Voltaire, dont l’érudition est incontestable, ne peut l’ignorer : c’est inadmissible. Soyons réalistes, la Constitution prévoit les mécanismes pour la modifier.

Des élections, oui, tout le monde en veut. Mais quand allons-nous reconquérir nos territoires perdus ? Avant de rêver d’urnes et de bulletins de vote, il faut d’abord se poser cette question, la seule qui vaille dans un pays où l’État s’est évaporé sous le poids de sa propre démission.

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