Si le monde s’apprête à accueillir 2025 avec une bouffée d’air frais, Haïti quant à lui reste enfermé dans une spirale de stagnation et d’incertitude. Alors que certaines nations célèbrent des avancées significatives – comme l’augmentation du salaire minimum à New Jersey, ou l’entrée en vigueur de lois ambitieuses sur le climat et les droits sociaux – Haïti en revanche est condamné à naviguer sans boussole au cœur d’une mer déchaînée.
Au seuil de la nouvelle année, les promesses électorales dominent le discours politique. Pourtant, ces engagements sonnent plus comme des échos creux que comme des obligations sincères. Le Conseil électoral provisoire (CEP), pilier censé garantir la légitimité démocratique, est aujourd’hui discrédité, affaibli par des nominations litigieuses et des soupçons de partialité. Comment croire en un processus électoral digne de ce nom lorsque ses bases mêmes sont sapées ?
Le 1er janvier 2025, jour symbolique de l’indépendance d’Haïti, risque également d’être une source d’embarras national. Que feront nos dirigeants ? Oseront-ils commémorer ce jour aux Gonaïves, ville historique désormais réduite à un territoire sans gouvernance ? Ou tenteront-ils de détourner l’attention vers d’autres lieux emblématiques, comme Fort-Liberté, ou encore le MUPANHA, au mépris de la tradition et de l’histoire ? Une telle démarche ne ferait qu’isoler davantage un pouvoir au demeurant perçu comme illégitime.
Les perspectives économiques ne sont guère plus reluisantes. Un milliard de gourdes pour l’assainissement ? Une goutte d’eau de plus dans l’océan de la corruption. Qui contrôlera ces fonds ? Qui s’assurera qu’ils parviennent effectivement aux communautés dans le besoin, et non aux poches des oligarques et des alliés politiques ? De même, il n’y a pas eu de rapport clair sur les fonds pour la rentrée scolaire, ce qui renforce le sentiment que chaque initiative gouvernementale est un prétexte à l’enrichissement illicite.
En 2025, l’espoir persiste, mais il butte sur une réalité implacable : celle d’un État captif, où l’impunité et la corruption caractérisent la gouvernance. Pourtant, il serait erroné de penser que le peuple haïtien a baissé les bras. L’histoire de ce pays est faite de résilience, de lutte et de renaissance, et peut-être que, malgré les ombres qui rôdent, une lumière émergera des ténèbres.
Entre-temps, les Haïtiens s’accrochent à l’espoir fragile mais vital qu’un jour, leur pays se libérera des chaînes de la mauvaise gouvernance politique et retrouvera sa grandeur d’antan.
cba
