Appel urgent à des mesures pour mettre fin à la terreur à Cité Soleil
Cet acte de barbarie témoigne de l’effondrement total de l’État dans cette zone, où la terreur s’impose comme mode de gouvernance et où les habitants sont réduits à vivre sous la coupe réglée de criminels. Plus qu’un drame humain, ce massacre illustre la déliquescence des institutions haïtiennes face à une violence organisée qui exige une réponse immédiate et ferme de la part des autorités nationales et internationales.
La Fondasyon Je Klere (FJKL) a exprimé sa profonde consternation et son indignation face au massacre récemment survenu dans la zone de Wharf Jérémie à Cité Soleil, où plus de 200 personnes ont perdu la vie, selon les estimations provisoires de l’organisation de défense des droits humains. Cet acte de barbarie, perpétré sous le contrôle du chef de gang Micanor Altes, alias Wa Mikamò, s’inscrit dans une série d’atrocités qui renforcent la déstabilisation du pays et la terreur des populations locales. Selon les témoignages des victimes, les événements ont débuté dans la nuit du 6 décembre 2024 et se poursuivent encore aujourd’hui, faisant plus de deux cents morts, un bilan provisoire terrifiant.
Sous prétexte de venger la mort de son fils qu’il attribue à de prétendus actes mystiques, Wa Mikamò et ses hommes ont ciblé les personnes âgées et celles aux cheveux blancs. Ces victimes ont été brutalement exécutées avant que leurs corps ne soient calcinés ou jetés à la mer. En plus de ces meurtres, Micanor impose un contrôle totalitaire sur la zone : fouilles des téléphones des habitants, maintien d’une prison privée, jugements expéditifs et exécutions sommaires. Ce climat de terreur s’inscrit dans un historique macabre de violence, marqué par des sacrifices humains à des fins prétendument mystiques.
Ces événements s’ajoutent à d’autres massacres récents, notamment ceux du gang Gran Grif dans l’Artibonite, révélant l’urgence de mettre fin à la balkanisation de la nation. La FJKL appelle les autorités haïtiennes à prendre des mesures immédiates et radicales pour rétablir la sécurité et l’ordre dans ces zones critiques. Parmi les recommandations figurent la mise en place d’une force armée professionnelle, le renforcement des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti, l’établissement d’un service de renseignement efficace, et l’acquisition de matériels adaptés.
Face à l’horreur de ces massacres, la FJKL exhorte également les autorités judiciaires à traduire en justice les auteurs de ces crimes et à mettre un terme à l’impunité généralisée. La sécurité et la paix en Haïti dépendent d’actions concrètes pour restaurer l’état de droit et garantir la dignité humaine dans toutes les régions du pays. Le temps des discours est révolu ; l’urgence d’agir ne peut plus être ignorée.