Massacre dans l’Artibonite : le gang Gran-Grif fait près d’une dizaine de victimes à Petite-Rivière-de-l’Artibonite
Après la reprise du commissariat de Petite-Rivière-de-l’Artibonite par les forces de sécurité le 7 décembre dernier, l’euphorie de la population a été de courte durée. Moins d’une semaine après l’arrivée des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des Kenyans de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), le gang « Gran-Grif » a fait de nouvelles victimes dans un massacre perpétré dans la nuit du mercredi 11 décembre à Petite-Rivière-de-l’Artibonite.
Des bandits lourdement armés du gang « Gran-Grif » ont attaqué la commune de Petite-Rivière-de-l’Artibonite pour y perpétrer un massacre contre la population civile. Selon la presse locale, près d’une dizaine de personnes ont été assassinées. Plusieurs maisons, véhicules et biens des résidents ont été incendiés par les malfaiteurs.
En pleine nuit, le gang « Gran-Grif » a lancé une nouvelle offensive dans le quartier du 14e, à proximité du Lycée Henry Christophe, dans le centre-ville de Petite-Rivière-de-l’Artibonite. Ils ont affronté les forces de sécurité pendant plus de trois heures sans essuyer de revers, rapporte un témoin local. Après le massacre, les criminels ont tranquillement regagné leur fief à Savien.
Au petit matin du mercredi, la désolation, l’indignation et la colère se lisaient sur le visage des proches des victimes. Des séquences audiovisuelles diffusées sur les réseaux sociaux montrent des corps ensanglantés d’enfants, de femmes et de vieillards, face contre terre. D’autres bénévoles se mobilisent dans un effort éprouvant pour identifier les personnes portées disparues. Il est également à déplorer l’enlèvement de plusieurs membres de familles par les bandits lors de l’assaut sur la commune.
Il convient de rappeler que, le 3 octobre dernier, plusieurs centaines de personnes avaient été assassinées par le gang « Gran-Grif » à Pont-Sondé. Malgré les dispositions adoptées pour renforcer la PNH en personnel et équipements afin de mettre en déroute les groupes criminels actifs dans le département de l’Artibonite, les bandits ont récidivé. Ils ont ainsi commis un nouveau massacre, en dépit de la présence des policiers haïtiens et des forces kenyanes.
Ce nouveau massacre survient moins d’une semaine après le douloureux événement survenu au quai de Jérémie le week-end dernier. Les autorités se contentent de condamner sans prendre de mesures pour prévenir un nouvel incident criminel de ce type.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com