12 octobre 2025
Tirs et insécurité au pays de Voltaire et de Fils-Aimé, American Airlines se désengage de Port-au-Prince
Actualités Insécurité|Kidnapping Pages d'Histoire d'Haiti PHTK autorise l'occupation du pays Société

Tirs et insécurité au pays de Voltaire et de Fils-Aimé, American Airlines se désengage de Port-au-Prince

Alors que les autorités de facto en Haïti s’efforcent de promouvoir un référendum constitutionnel interdit, la réalité sur le terrain démontre une déconnexion flagrante entre ces ambitions politiques et les défis quotidiens auxquels la population est confrontée. La décision d’American Airlines de suspendre indéfiniment ses vols entre Miami et Port-au-Prince illustre cette fracture. Initialement prévue jusqu’en février 2025, cette suspension est désormais prolongée sans échéance claire, laissant entrevoir une situation sécuritaire préoccupante.

La décision de la compagnie aérienne s’inscrit dans un contexte marqué par la violence des gangs, qui ont récemment tiré sur des avions dans l’espace aérien haïtien. Cette escalade a conduit l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) à interdire temporairement les vols américains vers Haïti, une mesure qui, bien que partiellement levée, a contribué à isoler davantage le pays. Cette situation a également poussé d’autres compagnies, comme JetBlue et Spirit Airlines, à suspendre leurs services, limitant encore plus les options de transport aérien pour les Haïtiens et la diaspora.

Pour les habitants, les conséquences de ces décisions sont dramatiques. Les routes menant à la capitale sont sous le contrôle de gangs armés, rendant les déplacements terrestres extrêmement risqués. Seules quelques alternatives aériennes subsistent, comme Sunrise Airways et l’aéroport de Cap-Haïtien, qui sert désormais de point d’entrée principal pour les vols internationaux. Cependant, ces solutions sont largement inaccessibles pour la majorité, compte tenu des coûts exorbitants des vols ou des hélicoptères privés, souvent réservés à une élite ou à des urgences médicales.

Malgré ce contexte, les États-Unis continuent d’organiser des vols de déportation vers Haïti, alimentant un sentiment d’abandon parmi les populations locales. Récemment, un vol de 70 déportés a atterri à Cap-Haïtien, une ville inondée et isolée du reste du pays par des routes impraticables. Cette incohérence entre l’arrêt des vols commerciaux pour des raisons de sécurité et la poursuite des déportations illustre une gestion internationale marquée par le pragmatisme politique plutôt que par une véritable attention aux besoins humanitaires.

Alors que la période des fêtes de fin d’année approche, traditionnellement synonyme de déplacements et de retrouvailles familiales, cette suspension des liaisons aériennes met en lumière l’isolement croissant d’Haïti. Elle symbolise également un désengagement progressif des partenaires internationaux face à une crise sécuritaire et humanitaire qui semble sans fin. Pourtant, au milieu de cette tourmente, les initiatives des autorités haïtiennes se concentrent sur des objectifs politiques éloignés des priorités immédiates, aggravant le sentiment d’abandon d’une population déjà fragilisée.

L’avenir d’Haïti est toujours incertain et les derniers développements indiquent que les efforts déployés pour stabiliser la situation peinent à répondre à l’ampleur des enjeux. En l’absence de solutions concrètes, le pays continue de s’enliser dans une crise où la violence, l’instabilité et l’isolement deviennent la norme, laissant peu d’espoir pour des jours meilleurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.