20 janvier 2025
La politique de révision historique de la date de l’Indépendance d’Haïti par Leslie Voltaire et son CPT inconstitutionnel, un danger pour la mémoire nationale
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La politique de révision historique de la date de l’Indépendance d’Haïti par Leslie Voltaire et son CPT inconstitutionnel, un danger pour la mémoire nationale

1er janvier 1804 : Symbolique nationale mise à mal par le retour de Leslie Voltaire du Fort-Liberte le 29 novembre. Attention, les membres du CPT illégal et inconstitutionnel ne font rien pour rien ? Où cette équipe veut-elle en venir avec l’adoption d’un arrêté reconnaissant officiellement la Proclamation Préliminaire d’Indépendance du 29 novembre 1803, faite à Fort-Dauphin, aujourd’hui Fort-Liberté.

L’Edito du Rezo

Alors qu’Haïti sombre dans l’insécurité généralisée et la paralysie institutionnelle, l’annonce d’un décret officialisant le 29 novembre 1803 comme la Proclamation Préliminaire d’Indépendance nourrit un questionnement tout à fait justifié. Cet acte traduit une dérive inquiétante de la part d’un gouvernement de transition, entachée de corruption, plus soucieux de manipuler des symboles historiques que de répondre aux urgences du moment. Mais quelle est la motivation réelle de ce choix ? Simple geste symbolique ou tentative de reconfiguration de l’identité nationale ?

Le 29 novembre 1803 représente indéniablement un cap décisif. Ce jour-là, les troupes françaises de Rochambeau, défaites à Vertières, quittent définitivement Saint-Domingue. Cependant, cette date n’incarne pas la proclamation de l’indépendance. Celle-ci est un acte politique solennel, réalisé le 1er janvier 1804 aux Gonaïves, sous l’impulsion de Jean-Jacques Dessalines. Le choix du 1er janvier 1804 est stratégique et vise à marquer cette rupture radicale avec le colonialisme et à faire d’Haïti une nation souveraine sur la scène internationale.

Reconnaître le 29 novembre 1803 comme une date charnière revient à réécrire l’histoire, au risque de réduire la portée symbolique du 1er janvier 1804. On pourrait y voir une tentative de diluer l’héritage des luttes anticoloniales, ou d’introduire une lecture fragmentée de l’indépendance haïtienne.
Le contexte politique actuel ne donne pas au gouvernement de transition l’autorité morale ou institutionnelle pour réviser des éléments aussi fondamentaux de l’histoire nationale. Une telle décision nécessite un large consensus, à travers un Parlement légitimement élu au suffrage universel ou une consultation populaire. En l’absence de ces institutions, une révision historique se heurte à une décision arbitraire, détachée des préoccupations réelles de la population.

De plus, le décret fait planer le doute sur les motivations des autorités de facto. S’agit-il d’un acte visant à détourner l’attention des crises actuelles ou à marquer un agenda politique spécifique ? Pourquoi ce gouvernement, dépourvu de légitimité constitutionnelle, se lance-t-il dans une révision historique alors qu’il n’est même pas en mesure de garantir la souveraineté nationale ?

Le 1er janvier 1804 est plus qu’un événement historique. Il est le symbole de la rupture avec l’ordre esclavagiste, de l’affirmation de la dignité humaine et de l’émancipation des peuples colonisés. Reconnaître une autre date comme équivalente, voire supérieure, reviendrait à fragiliser cet héritage. La mémoire collective d’une nation se construit sur des symboles fédérateurs et toute tentative d’altération de ce socle met en péril l’identité nationale.

Alors que des bandes armées contrôlent une grande partie du pays, que l’économie est à genoux et que les citoyens vivent dans une peur constante, la priorité absolue devrait être de rétablir la sécurité et de restaurer les institutions. Les débats sur l’histoire, bien qu’importants, ne peuvent être menés dans un tel contexte de crise. Ce gouvernement doit se concentrer sur sa mission première : garantir la sécurité et préparer un environnement propice à des élections démocratiques « libres ».

La tentative de redéfinir le cadre symbolique de l’indépendance haïtienne à travers le 29 novembre 1803 est non seulement prématurée, mais aussi dangereuse. Elle détourne les ressources politiques et institutionnelles des questions urgentes, tout en risquant de fragmenter davantage une société déjà divisée.

Plutôt que de manipuler l’histoire, les dirigeants d’aujourd’hui feraient mieux de se concentrer sur les défis actuels : le rétablissement de la souveraineté nationale, le renforcement des institutions démocratiques et la garantie des droits fondamentaux des citoyens. Ce n’est qu’alors qu’Haïti pourra véritablement honorer l’héritage de 1804, non pas comme une relique du passé, mais comme une source d’inspiration pour l’avenir.

Leslie Voltaire se rendra-t-il aux Gonaïves – en voiture – pour célébrer les 221 ans de l’indépendance haïtienne ou se contentera-t-il de déposer une gerbe au MUPANAH le 1er janvier 2025 ?

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