la bataille du 18 novembre 1803 visait à mettre fin à l’esclavage sur l’ensemble de l’île
Si ce n’était l’ambition de Pétion,
D’effacer Dessalines, son nom, sa vision,
Aujourd’hui, frères, nous serions unis,
Sans ce conflit avec les voisins ennemis.
Car dans l’ombre d’une trahison,
Naquit le trouble, grandissant l’oppression,
Et nos terres divisées, autrefois libres,
Portent encore les marques des sabres terribles.
Si Dessalines vivait dans nos cœurs fiers,
Nous serions maîtres de notre frontière,
Et ce différend vieux, rongé d’amertume,
Ne serait qu’un passé, effacé dans la brume.
Si Pétion, dans son ambition, n’avait cherché à éliminer Dessalines, le destin d’Haïti aurait peut-être suivi une toute autre trajectoire. En cette année 1806, la disparition de l’Empereur ouvrit la voie à une Haïti divisée, affaiblie, et plus vulnérable face aux pressions extérieures. La grande vision de Dessalines, fondée sur l’unité nationale et la consolidation des acquis de la Révolution, fut rapidement détournée par les ambitions personnelles et les querelles internes.
Dessalines, qui avait défendu l’indépendance avec une férocité sans égale, voulait bâtir une Haïti inviolable. Son assassinat marqua non seulement la fin de cette vision mais aussi le début d’une série de compromis qui ont, jusqu’à aujourd’hui, fragilisé l’île face à ses voisins.
Pétion, en orchestrant la chute de Dessalines, a, certes, pris les rênes du pouvoir, mais à quel prix? Aujourd’hui encore, Haïti et la République Dominicaine sont aux prises avec des tensions qui trouvent leurs racines dans cette époque. L’unité d’Haïti, sous la main forte de Dessalines, aurait pu offrir une position de force face aux défis régionaux, et ces conflits frontaliers qui perdurent auraient sans doute été évités.
Ainsi, au-delà des jeux de pouvoir, la question se pose : et si Dessalines n’avait pas été trahi? Et si Pétion avait choisi l’unité plutôt que la division? Il est probable que les relations entre Haïti et la République Dominicaine, aujourd’hui marquées par une forte hostilité, auraient évolué différemment. Peut-être aurions-nous aujourd’hui une île soudée, prospère, et unie par une histoire commune de lutte contre l’oppression, l’expolitation, la soumission et l’esclavage mental.