Interview de Josué Renaud, New England Human Rights Organization, sur le rapport de l’ULCC
Suite à la publication d’un rapport accablant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) mercredi dernier, Josué Renaud, représentant de l’Organisation des droits humains New England Human Rights Organization (NEHRO), a livré ses observations et recommandations lors d’une interview exclusive accordée au journal Rezo Nòdwès. Ce rapport incrimine trois conseillers présidentiels, à savoir Louis-Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith-Augustin, dans des affaires de corruption liées à la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Selon M. Renaud, ce rapport dévoile des pratiques alarmantes de corruption et de collusion impliquant les partis politiques représentés par ces conseillers. Face à cette situation, Renaud appelle à une réponse ferme du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT).
Il demande notamment que les partis politiques dont les membres sont impliqués dans cette affaire de pots-de-vin soient interdits de représentation au sein du gouvernement de transition. Parmi les partis concernés figure EDE, le parti de l’ancien Premier ministre Claude Joseph, dont les comptes sont décrits comme « peu transparents ». Le parti de Moïse Jean-Charles, connu pour sa présence bruyante dans le nord d’Haïti, a également été cité, notamment en raison de son représentant, Me Emmanuel Vertilaire, qui a rejoint le CPT sur recommandation de la CARICOM à la dernière minute. Enfin, le SDP d’André Michel, faisant partie du groupe de compromis politique, a également été mentionné pour avoir délégué un représentant au CPT.
Au cours de l’entretien, M. Renaud insiste sur la nécessité d’une refonte structurelle du Conseil Présidentiel de la Transition, appelant à des mesures rigoureuses pour assurer la transparence et la probité des membres restants de l’institution.
Parmi ses recommandations figure la révocation de la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, accusée de piètre performance diplomatique, notamment lors de la présence simultanée de deux délégations haïtiennes à New York à l’occasion de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies. Selon M. Renaud, cette situation reflète la « maladresse » de la diplomatie haïtienne, qui nuit à la crédibilité du pays sur la scène internationale.
Au-delà de ces critiques, Renaud souligne l’importance d’une transition politique effective et intégrale, insistant sur l’urgence de restaurer la confiance dans les institutions publiques. « Il est impératif, dit-il, de s’assurer que les représentants du gouvernement de transition soient irréprochables, afin que les intérêts de la nation l’emportent sur les ambitions personnelles et partisanes. »
L’intégralité de l’interview est disponible sur le site de Rezo Nòdwès. Renaud y analyse en détail le rapport de l’ULCC et partage ses réflexions sur l’avenir politique d’Haïti.
audio