Le jeudi 26 septembre 2024, le Président du Conseil Présidentiel de Transition « CPT » à 9 têtes, Edgard Leblanc Fils, a pris la parole à la 79e Assemblée Générale des Nations unies, à New York. Lors de ce rendez-vous annuel réunissant des Chefs d’État et de Gouvernement du monde entier, celui qui fut Président du Sénat, a prononcé un vibrant discours qui fera date dans l’histoire d’Haïti et des Nations Unies.
La tête altière, le Président du « CPT » a profité de la prestigieuse tribune de l’ONU, pour rappeler, à la face du monde, la riche et exceptionnelle histoire du peuple haïtien. Un peuple martyr, courageux, resilient et solidaire.
Ce discours d’excellente facture a été marqué par deux points majeurs : d’une part, tout en reconnaissant l’état de décomposition de son pays, notamment du fait du terrorisme qui sévit partout sur le territoire national, et dans la zone métropolitaine en particulier, Edgard Leblanc Fils a exigé le respect pour le digne peuple haïtien. Il n’a pas hésité à critiquer, implicitement – Atansyon pa kapon ! –, l’attitude cynique et raciste du candidat républicain Donald Trump et son colistier James David Vance qui attisent la haine des migrants haïtiens, à Springfield, dans l’Ohio, dans la perspective de l’élection présidentielle états-unienne de novembre.
D’autre part, le Président du « CPT » a rappelé à l’ancien colonisateur français sa dette morale et financière envers Haïti. Il s’est fait le devoir de dénoncer cette « rançon de l’indépendance » qui a contribué au sous-développement du pays. Yon frekansite ke yo pap janm padonen nou!
Ce faisant, Edgard Leblanc Fils, ancien coordonnateur de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), anciennement Organisation Politique Lavalas, s’est mis, notamment, dans les pas de son lointain et illustre prédécesseur Jean-Bertrand Aristide, son pire ennemi d’antan, reconnu, autrefois, pour son hostilité aux anciennes puissances impérialistes.
Le Président du « CPT » en était-il conscient, lui, l’un des vieux routiers du marigot politique haïtien ?
Ce discours, de la part d’un allié de longue date du parti néo-duvaliériste PHTK et grand obligé des « Blancs », était-ce un coup de bluff ? Un coup de com, pour faire parler d’Haïti autrement, et flatter ainsi la fierté haïtienne ?
Quoi qu’il en soit, Edgard Leblanc Fils a-t-il anticipé la riposte inévitable de la France face à ce qu’il convient bien de qualifier d’ « affront diplomatique » qui le ramène à son passé colonial ?
Mennen koulèv la lekòl se youn, fè l chita se de !
Haiti y demeura envers et contre tout autre volonté!