Haïti: quelles perspectives?
Le pays se meurt à petit feu. Tandis qu’à la plus haute sphère de l’Etat haïtien les violons ne s’accordent pas entre les titulaires.
Le bras de fer sans grandeur d’âme pour la représentation d’Haïti au 79ème sommet de l’ Assemblée Générale de l’ONU à New York cette année, constitue la dernière goutte d’eau qui renverse la vase de la déchéance et de l’ignominie d’Haïti.
En cinq mois, les dégâts causés par les meneurs de la transition sont moralement inconcevables. Somme toute, la prochaine Administration politique haïtienne aura beaucoup à faire, pour 1) Redorer l’image de la diplomatie haïtienne.2) Redonner à l’Etat haitien son caractère majestueux.
Entre les urgences et et le délai impératif du 7 février 2026, le temps presse, et les autorités en place ne semblent pas être à la hauteur de leur mission. Sur le plan sécuritaire le bilan est dramatique. Les routes nationales sont toujours bloquées, les gangs armés agrandissent leur tentacule et dans certaines zones du département de l’Artibonite les assauts meurtriers des groupes armés sont fréquents et répétitifs.
Du point de vue économique, en Haïti les clignotants sont au rouge. Le coktail explosif: chomâge, inflation et augmentation excessive du prix des produits de première nécessité occasionne une grave crise alimentaire. Près de cinq millions Haïtiens sont en insécurité alimentaire, selon le CNSA(Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire).
Les défis sont énormes, sur tous les points et à tous les niveaux. Les dernières élections en Haïti remontent à 20 novembre 2016. La tentation de faire du « pouvoir transitionnel » une forme de gouvernance politique est grande et inacceptable. Démocratiquement , le pays perd le cap. En abcence, du pouvoir de contrôle, le parlement, on parle et ment au Gouvernement, très souvent par omission, pour ne pas désigner ce qui existe réellement.
Huit ans après les dernières élections, le peuple haïtien doit nécessairement avoir la possibilié de faire le choix de ses représentants pour mettre fin à cette transition dont l’addition est lourde et salée, et surtout jeter les bases du retour à l’ordre constitutionnel et démocratique.
Marc Eudès PIERRE