Dominique Dupuy, ministre de facto des Affaires étrangères, est contrainte de regagner Port-au-Prince en début de semaine, soit moins de 72 heures après avoir quitté Haïti en compagnie de Garry Conille, à la tête d’une délégation pour une mission aux Nations Unies.
Cette décision, selon le journaliste Edens Desbas dans l’émission Haïti d’abord, a été imposée par Edgard Leblanc, président du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), à la suite d’une série d’événements diplomatiques complexes. En plus de son retour immédiat, Mme Dupuy devra être accompagnée des ambassadeurs de facto d’Haïti à Washington et auprès des Nations Unies.
Toujours selon des informations relayées par M. Desbas, l’ingénieur Leblanc, dont le nom figurait parmi les intervenants prévus à la tribune des Nations Unies jeudi prochain, demande des explications concernant des questions liées au protocole de sécurité des dignitaires haïtiens, désormais centré exclusivement autour du Dr. Garry Conille, autre acteur clé de la scène diplomatique haïtienne.
Cet imbroglio a pris une nouvelle tournure après l’escale imprévue du président kényan William Ruto à Port-au-Prince samedi dernier. Cet incident a poussé Edgard Leblanc à céder sa place à Leslie Voltaire à bord du vol de Kenya Airways en direction de New York, le même soir.
Conille, Leblanc ou Voltaire : lequel de ces trois dirigeants portera la voix d’Haïti à la tribune des Nations unies jeudi ? Peu importe lequel, s’interroge le Dr Renaud de NEHRO : « Qui d’entre eux est capable de condamner publiquement les propos racistes de Donald Trump à l’égard des pauvres migrants haïtiens de Springfield, Ohio ? Ou encore, peuvent-ils demander à l’ONU d’équiper sérieusement la police et l’armée haïtiennes pour combattre les gangs, sans porter atteinte à la souveraineté d’Haïti avec le déploiement de forces étrangères sur le territoire national ? »