Graves violations des droits de l’homme : quand protester devient un crime mortel en Haïti sous l’administration Garry Conille-Rameau Normil. Le régime Garry Conille-CPT commence à compter son passif et, trois mois plus tard, il a plus de « territoires perdus » qu’il n’en avait avant son intronisation.
Introduction :
Le rapport de la Fondasyon Je Klere (FJKL) présente une enquête approfondie sur les événements tragiques survenus le 15 août 2024 à la prison civile de Saint-Marc, en Haïti. Ce jour-là, un incendie suivi de rumeurs d’évasion a secoué l’établissement, avec des informations faisant état de plusieurs décès parmi les détenus. Cependant, les enquêtes menées par la FJKL révèlent un tableau bien plus sombre, caractérisé par des exécutions sommaires et un usage disproportionné de la force.
Les Faits :
L’enquête souligne que depuis le début du mois d’août 2024, les agents pénitentiaires de la prison civile de Saint-Marc étaient en grève pour réclamer le paiement de leurs primes de risque. Cette grève a eu pour conséquence une gestion déplorable de la prison, avec des pénuries alimentaires graves pour les détenus. Le 15 août, une protestation des détenus, affamés et désespérés, a dégénéré lorsqu’ils ont désarmé un agent et incendié certaines parties de la prison. La réaction des autorités, caractérisée par une répression brutale, a conduit à la mort de nombreux détenus.
Les Mobile et Bilan :
Le rapport dénonce l’usage abusif de la force pour réprimer une protestation légitime des détenus qui revendiquaient leur droit à l’alimentation. Il réfute les rumeurs d’une tentative d’évasion organisée ou d’intervention externe. Au contraire, il s’agissait d’une manifestation désespérée, exacerbée par la faim et le désespoir, qui a été réprimée dans le sang.
Le bilan est lourd : au moins 14 morts, 7 blessés, et des dégâts matériels importants. L’administration pénitentiaire, sous-équipée et mal gérée, a été incapable de répondre de manière appropriée à la situation, exacerbant ainsi le drame.
Analyses et Opinions :
La FJKL pointe du doigt de graves fautes administratives et pénales. Administrativement, elle critique la mauvaise gestion du personnel pénitentiaire, l’indiscipline au sein des forces de l’ordre, et l’inefficacité générale des autorités qui ont conduit à cette tragédie. Pénalement, elle soulève de nombreuses zones d’ombre, notamment des exécutions sommaires en présence des autorités judiciaires et la participation controversée de certains acteurs proches du Commissaire du Gouvernement.
Conclusion :
Les événements de Saint-Marc témoignent de l’effondrement des institutions étatiques haïtiennes, notamment en ce qui concerne le respect des droits fondamentaux, tels que le droit à la vie et le droit à l’alimentation. La FJKL appelle à des enquêtes approfondies pour identifier et sanctionner les responsables de ces violations graves des droits humains. Il s’agit d’une étape cruciale pour éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir et pour restaurer un semblant de justice et de dignité au sein du système carcéral haïtien.