Pour quatre officiers de la force kenyane déployée en Haïti, le moral des troupes n’est pas au beau fixe. Outre la promesse d’un salaire décent qui sera déposé sur leurs comptes à temps pour continuer à subvenir aux besoins de leurs familles au Kenya, ils manquent cruellement d’équipement pour lutter contre les gangs fédérés par le PHTK. En ce sens, affirme Dr Josue Renaud de NEHRO, « sommes-nous en mesure de considérer que le directeur de la PNH, Rameau Normil, révoqué pour « incompétence » par l’ex-PM Joseph Jouthe, s’aligne aujourd’hui sur le Kenyan Godfrey Otunge pour lancer des opérations de saupoudrage dans une lutte soi-disant efficace et efefctive contre les bandits terroristes haïtiens » ?
« Les écoliers haïtiens vivent leurs quatrièmes vacances d’été dans la peur dans la commune de Port-au-Prince, avec ses belles plages désormais inexploitables “, argumente Renaud, se demandant ” comment parler des premières réussites effectives enregistrées par la mission». « Peut-on facilement traverser la vallée de l’Artibonite, traverser la côte des Arcadins ?
Les problèmes de rémunération et les pénuries de matériel et d’effectifs ont sapé le moral des policiers kenyans déployés en Haïti, a répété M. Renaud, en s’appuyant sur un texte de Reuters interrogeant des Kényans basés en Haïti. Il a ajouté que le manque d’équipement avait « entravé leur capacité à affronter des gangs lourdement armés », selon quatre officiers interrogés par l’agence Reuters.
Les quatre officiers, qui ont parlé à Reuters la semaine dernière sous couvert d’anonymat en raison du fait qu’ils n’étaient pas autorisés à discuter de la mission, ont déclaré qu’on leur avait dit que du matériel supplémentaire était en route, mais qu’ils ne l’avaient pas encore vu et qu’ils devaient se battre entre-temps avec des ressources inadéquates.
« La lenteur de l’ensemble du processus signifie qu’il sera très difficile de respecter les délais fixés par le gouvernement de transition », a déclaré Diego Da Rin, analyste de l’International Crisis Group pour Haïti.
Interrogée sur les préoccupations exprimées par les officiers, la porte-parole de la police kenyane, Resila Onyango, a répondu : « La semaine dernière, le MSS a reçu des véhicules et des équipements supplémentaires de la part du gouvernement américain, ce qui a permis d’améliorer leurs opérations conjointes avec leurs homologues haïtiens.
Après trois années de massacres, de viols et d’extorsions par des gangs qui contrôlent la majeure partie de la capitale Port-au-Prince, le gouvernement de transition d’Haïti et ses alliés internationaux comptent sur la mission menée par le Kenya pour rétablir une sécurité suffisante pour organiser des élections d’ici à février 2026.
La mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) a été autorisée par le Conseil de sécurité des Nations unies en octobre dernier, mais son déploiement initial a été retardé par les troubles politiques en Haïti, des recours en justice au Kenya et des difficultés à mobiliser des fonds.
Les 200 premiers officiers kenyans sont arrivés à Port-au-Prince fin juin et ont été rejoints par un contingent de taille similaire trois semaines plus tard. La force est censée passer à environ 2 500 personnes provenant d’au moins 10 pays.
source : Reuters