Les manifestations de rue anti-gouvernementales au Kenya ont repris mardi après une pause de deux semaines, la jeunesse du pays exigeant davantage de réformes au niveau du gouvernement national et des comtés.
Bien que le président William Ruto ait succombé à la pression des manifestants et retiré le projet de loi de finances 2024, qu’il ait limogé l’ensemble de son cabinet et son procureur général et qu’il ait appelé au dialogue national, entre autres engagements, les jeunes exigent davantage, certains appelant ouvertement à la démission du chef de l’État en difficulté.
D’autres demandent le limogeage des gouverneurs de comté et des membres du comité exécutif accusés de corruption, la responsabilisation des dirigeants locaux et nationaux et l’arrêt des exécutions extrajudiciaires.
Dans la capitale, Nairobi, des tirs intermittents de gaz lacrymogènes déchirent l’air alors que la police s’efforce de disperser les manifestants, qui ont entrepris d’occuper le quartier central des affaires et se livrent à un jeu du chat et de la souris.
Les manifestants ont scandé « Ruto doit partir » en marchant sur Moi Avenue et Tom Mboya Street.
La police, qui s’est déployée dans les rues dès 7 heures du matin, a engagé le combat avec les manifestants pour les repousser hors du centre-ville.
Un groupe amorphe de commerçants de Nairobi, sous la bannière de la « Nairobi Business Community », s’est joint à la police pour protéger les locaux commerciaux contre les pillards.
Armés de gourdins, les hommes et les femmes ont monté la garde devant les restaurants et les échoppes, et certains commerçants ont ouvert leur commerce.
Toutes les routes menant ou sortant des bâtiments du Parlement et de la State House sont restées fermées, des canons à eau et des camions de pompiers étant stationnés aux points d’entrée. Des barrages routiers ont été érigés à tous les points d’entrée et de sortie.
Les transports à l’intérieur et à l’extérieur du CBD ont été paralysés, les opérateurs ayant retiré leurs services par crainte d’attaques de la part des manifestants.
Toutefois, certains matatus fonctionnaient encore aux arrêts Machakos Country Bus, Kencom, Ambassadeur, Accra Road et Latema.
Une atmosphère tendue s’est installée dans les banlieues et les quartiers de Nairobi, les familles restant à l’intérieur par crainte d’attaques, alors que les patrouilles de police étaient renforcées.
Plusieurs entreprises de la zone industrielle et d’Embakasi ont fermé leurs portes, les travailleurs étant priés de rester chez eux.

