Rome, Italie — L’archevêque Carlo Maria Vigano, connu pour ses positions ultraconservatrices et son opposition virulente au pape François, a été excommunié vendredi 5 juillet par le Vatican. Cette mesure, rare et symbolique, a été prise par le dicastère pour la doctrine de la foi en raison de son « refus de reconnaître et de se soumettre au souverain pontife ».
Mgr Vigano, 83 ans, a occupé le poste de nonce apostolique aux États-Unis de 2011 à 2016. Il s’est fait connaître du grand public en août 2018 en appelant publiquement à la démission du pape François, l’accusant de mauvaise gestion des violences sexuelles au sein de l’Église.
Cette excommunication pourrait avoir un fort impact, notamment dans les milieux ultraconservateurs aux États-Unis où l’opposition à François est particulièrement marquée. « On connaît ses déclarations publiques qui montrent le refus (…) de communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis », a expliqué le dicastère.
Vigano n’a pas hésité à exprimer son désaccord profond avec le pape et le concile Vatican II, qu’il considère comme une « cancer idéologique ». Il a qualifié la gestion du pape de « tyrannique » et a rejeté en bloc les réformes liturgiques et théologiques introduites par le concile.
Avant cette décision, Mgr Vigano avait déjà été impliqué dans plusieurs controverses. En 2018, il avait été condamné par un tribunal italien à payer 1,8 million d’euros à son frère handicapé pour une affaire de spoliation familiale. Il avait aussi accusé l’ancien cardinal américain Théodore McCarrick, défroqué pour des violences sur mineur, d’avoir été protégé par le pape.
Avec AFP