Entre le Premier Ministre Garry Conille choisi dans des conditions jusqu’à maintenant inexpliquées et le Conseil Présidentiel de Transition , cela n’a jamais été le « grand amour ». Cependant beaucoup pensaient , qu’étant donné la situation particulière du pays, ils mettraient une sourdine à leur différend afin de faire face ensemble à la violence des gangs armés qui, selon l’UNICEF, a contraint plus de 300 000 enfants à se déplacer à l’intérieur du pays, marquant une augmentation de 60% par rapport à mars 2024.
Mais il en est rien : Le Premier Ministre Conille et le CPT semblent avoir des priorités autres que combattre les gangs armés criminels qui, depuis plus de trois ans, incendient, violent et tuent en toute impunité.
Ce qui semble intéresser le PM Conille, ce sont les titres ,les qualités et la quantité de grands responsables d’institutions internationales rencontrés (avec photos à l’appui ) au cour de son voyage à Washington, New York et Miami :
« “Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken autour des efforts pour le déploiement de la MMAS et de l’urgence des prochaines étapes pour appuyer les efforts de la Police Nationale d’Haiti – PNH. Nous avons évoqué les enjeux liés au processus électoral et l’accompagnement dans le renforcement des institutions en Haïti. “ s’enorgueillit-il dans un message publié sur son compte Twitter/X.
Pendant ce temps, à Gressier, à Leogane, à Port-au-Prince et dans le Département de l’Artibonite, on ne compte plus les exactions et crimes des gangs armés criminels qui , malgré la présence des 200 policiers kenyans, prennent de l’assurance.
Le CTP, quant à lui, a déjà livré et perdu bataille lorsque par faiblesse et lâcheté, il s’est laissé imposé un Premier Ministre et un Directeur Général de la Police.
Aujourd’hui, ses membres sont réduits à se plaindre à certains journalistes de certains médias .
En effet, Le Journaliste Ricot Dupuy de Radio Soleil et de New York a rapporté que des membres du CPT ont de sérieux griefs à l’encontre du Premier Ministre. Ils lui reprochent certains choix réalisés au niveau du gouvernement et de la diplomatie haïtienne.
Le Nouvelliste de son côté a rapporté que le CPT se plaint de ne rien savoir sur la visite du Premier ministre aux États-Unis .
« J’ai reçu le message WhatsApp à 3h24 du matin alors que le Premier ministre devrait voyager le jour même », a indiqué un membre du CPT.
Dans le message WhatsApp du Premier ministre aux membres du CPT , le PM écrit ce qui suit
« À Miami, je rencontrerai les membres de la diaspora et des élus américains. À Washington, je devrais rencontrer le Secrétaire d’État, le Conseil de sécurité nationale, des membres du Congrès, des officiels de la Banque mondiale et de la BID, ainsi que des partenaires clés de la société civile. À New York, je m’adresserai au Conseil de sécurité. Je serai de retour le samedi 6 juillet », lit-on dans le message.
Toujours dans ce message, Garry Conille souligne aux conseillers présidentiels qu’il restera « toujours disponible par téléphone. Monsieur Hercule assurera l’intérim et la ministre des Finances m’accompagne à Washington. Je reste à votre disposition si vous avez besoin d’informations supplémentaires », constate Le Nouvelliste dans le message WhatsApp.
Le Conseil indique n’avoir reçu la lettre officielle du voyage du PM que le lundi 1erjuillet. En réponse le Conseil aurait envoyé une correspondance au Premier ministre pour lui rappeler qu’il a l’obligation de discuter avec le Conseil sur ses voyages officiels à l’étranger.
« Dès son retour au pays, le Conseil le rencontrera pour discuter de cette situation », a rapporté le Nouvelliste.
Bref des chamailleries entre PM et membres du CPT qui sont loin des préoccupations quotidiennes d’une population confrontée aux gangs armés et à une situation économique des plus difficiles.
Cependant , ces révélations ou confidences des membres du CPT dans les médias indiquent une perte de confiance dans le Premier Ministre qui combinée à la présence de gangs armés criminels occupant une partie significative du territoire, peuvent avoir des conséquences particulièrement graves et amplifiées .
En voici quelques unes :
1. **Désaccord sur la stratégie de sécurité :** La méfiance entre le Premier Ministre Conille et le Conseil Présidentiel de Transition peut conduire à des désaccords sur la manière de gérer la menace posée par les gangs armés. Cela peut entraîner des retards dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies efficaces pour combattre la criminalité organisée.
2. **Manque de coordination opérationnelle :** En l’absence de confiance mutuelle, la coordination entre les forces de sécurité, les agences de renseignement et d’autres organes gouvernementaux peut être compromise. Cela rend plus difficile la planification et l’exécution d’opérations conjointes efficaces contre les gangs armés.
3. **Possibilité de rivalités politiques exacerbées :** La crise sécuritaire pourrait exacerber les rivalités politiques entre le Premier Ministre et le CPT ainsi qu’entre leurs partisans respectifs. Cela pourrait conduire à une politisation accrue de la réponse à la criminalité, au détriment de la coopération et de l’efficacité.
4. **Risque d’instrumentalisation politique :** Les gangs armés pourraient être utilisés comme pions dans un jeu politique plus vaste par des factions cherchant à affaiblir l’autre partie. Cela pourrait compromettre davantage la sécurité nationale et l’intégrité des institutions gouvernementales.
5. **Déficit de leadership et d’autorité :** Une perte de confiance entre les dirigeants nationaux peut conduire à une perception de faiblesse et de manque de leadership face à la crise des gangs armés. Cela pourrait miner la capacité du gouvernement à mobiliser efficacement les ressources nécessaires pour résoudre la situation.
6. **Augmentation des violations des droits humains :** Les opérations de sécurité menées contre les gangs armés pourraient être affectées par des tensions politiques internes, augmentant le risque de violations des droits humains et d’abus de pouvoir.
En résumé, cette crise de confiance entre le Premier Ministre Conille et des membres du CPT, combinée à une menace grave et diffuse posée par les gangs armés, pourrait entraîner une réponse gouvernementale fragmentée et inefficace.
Cela pourrait compromettre non seulement la sécurité nationale mais aussi la stabilité politique et sociale du pays, exacerbant les défis auxquels il est confronté.
La perte de relations de confiance entre le Premier Ministre Conille et le CPT signifie , entre autres, blocage décisionnel, paralysie politique, une crise institutionnelle et Instabilité gouvernementale .
Célimène Fratus