6 juillet 2024
Le 3 juillet 1801 et le 3 juillet 2024 : De Toussaint Louverture au pouvoir CPT- Conille, un contraste historique
Actualités Société

Le 3 juillet 1801 et le 3 juillet 2024 : De Toussaint Louverture au pouvoir CPT- Conille, un contraste historique

une minute de la rédaction

La Constitution de 1801 : Une pionnière de l’Indépendance d’Haïti

Le 3 juillet 1801, Saint-Domingue, future Haïti appauvrie par de lourdes dettes en 1825 et au début du XXe siècle, sous l’impulsion du général Toussaint Louverture, adopte sa première constitution. Cet acte fondateur constitue une avancée déterminante vers l’abolition de l’esclavage (chenn nan pye) et l’indépendance de la colonie. Louverture, en fin stratège et homme d’État, conçoit une charte qui abolit l’esclavage et proclame l’égalité de tous les hommes, marquant ainsi une rupture avec l’ordre colonial imposé par la France.

Cette constitution, cependant, attire l’ire de Napoléon Bonaparte, déterminé à rétablir l’autorité française et l’esclavage dans les colonies. L’épopée de Louverture se conclura par son arrestation et sa déportation en France, mais elle pavera la voie à l’indépendance haïtienne proclamée le 1er janvier 1804, faisant d’Haïti la première république noire indépendante du monde. Un prix fort à payer.

Le contraste contemporain : Intervention Internationale en 2024

En contraste saisissant, le 3 juillet 2024, Haïti se trouve au centre des discussions internationales à la tribune des Nations Unies, plus précisément au Conseil de sécurité avec le premier ministre du CPT, Dr Garry Conille, propulsé chef de gouvernement, pour les suivis à cœur joie entamés par Dr Ariel Henry. Dr. Conille, Premier ministre de facto, choisi par le Conseil Présidentiel de Transition, et intellectuel haïtien de renom, assiste avec satisfaction à l’annonce de l’envoi d’un autre contingent de police internationale en Haïti par le représentant de la France. C’est l’arrivée de la deuxième commission civile.

Cette intervention, vue comme une nécessité pour restaurer l’ordre et la sécurité dans un pays en proie à des crises multiples « programmés » illustre une évolution profonde dans la perception de la souveraineté haïtienne hypothéquée depuis juillet 1915. Probablement, le deuxième contingent Kenyan débarque le 29 juillet également pour refaire l’histoire.

Alors que la constitution de 1801 incarnait la lutte pour l’autodétermination et la fin de la domination coloniale, la scène contemporaine montre une acceptation, voire une demande, de l’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays.

Cette satisfaction paradoxale reflète une transformation des dynamiques politiques et sociales, où l’influence internationale est perçue comme un instrument pragmatique de stabilisation.

Une réflexion sur la souveraineté Haïtienne

L’analyse de ces deux événements, distants de plus de deux siècles, fait ressortir une évolution contrastée de la souveraineté haïtienne. De l’autodétermination héroïque incarnée par Toussaint Louverture à l’acceptation de l’intervention internationale illustrée par les 9 conseillers-présidents et le PM Garry Conille, Haïti navigue entre des aspirations d’indépendance et des réalités pragmatiques contemporaines sollicitées par ses « fils dénaturés » pour parodier Dr Josué Renaud.

Cette dichotomie appelle à une réflexion approfondie sur les enjeux de la souveraineté et les chemins empruntés par les nations postcoloniales dans leur quête de stabilité et de reconnaissance internationale.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.