LE PÔLE DE DÉVELOPPEMENT DE L’ARTIBONITE SE LANCE VERS LA RELANCE ÉCONOMIQUE
Le pôle de développement de l’Artibonite, créé à l’initiative de l’AEA en partenariat avec des universités et organisations locales, cherche à propulser un nouveau système de développement basé sur la solidarité, la primauté des valeurs et ressources immatérielles et le partage équitable des fruits de la croissance.
Ce matin, lors des premiers débats organisés sur la plateforme de l’UPAG et retransmis par Télé-Radio Provinciale, les plus grands défis du département de l’Artibonite ont été répertoriés pour relancer et dynamiser son économie sévèrement touchée par l’insécurité.
Le problème de l’insécurité n’est pas encore pris en compte dans ses vraies dimensions par les dirigeants politiques et policiers. Cette situation a conduit à une baisse aggravée de la production des biens et services dans le département durant ces trois dernières années. Les entrepreneurs agricoles sont en grande difficulté. L’irrigation est un casse-tête, révèle le coordonnateur de Gonaïves Debout, Ing. Ravel Norgaisse. Les recherches agronomiques manquent pour une exploitation plus rentable des ressources, souligne l’Agr. Wilson Dazmar. Quant aux entrepreneurs agricoles, ils sont abandonnés à eux-mêmes, fait remarquer M. Robert St Paul, président de la Fédération des planteurs irriguants de la plaine des Gonaïves. Il souligne également l’urgence de mettre de l’ordre dans les activités des ONG qui agissent de manière autonome.
Le PDG de Télé-Radio Provinciale et président de l’Initiative Citoyenne pour le Changement (ICC), Ing. Raynal Orival, promoteur d’une rencontre intergénérationnelle des Gonaïviens à Montréal, identifie pour sa part la mauvaise gouvernance des municipalités comme la principale cause de la déchéance des territoires vivables.
L’absence des compétences et du savoir, caractérisant cette situation, peut être comblée par les opportunités offertes par le pôle de développement de l’Artibonite à travers les universités locales, particulièrement l’UPAG, qui veut se faire le fer de lance du rapprochement avec le milieu des affaires, argumente le Dr. Mane Jacques Dodat, recteur de l’UPAG et premier coordonnateur du Pôle de Développement de l’Artibonite. Il a informé que cette université va entamer une recherche sur les mangues grâce à un fonds fourni par le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti.
Si un partenariat équitable n’est pas établi entre les secteurs public et privé pour accroître, diversifier et démocratiser les investissements et le financement, le développement restera un leurre, conclut le président de l’AEA, M. Pierre Robert Auguste. Il annonce la tenue prochaine d’un sommet sur le développement régional avec la participation espérée des partenaires intellectuels de l’AEA, tels que le Group Croissance et l’Université Quisqueya. Le développement des portefeuilles des plus riches ne saurait être le développement économique, sinon l’aggravation des inégalités et des fractures sociales dangereuses pour la paix et la sécurité, a-t-il martelé.
Enfin, l’Ing. Jean Robert Jean Noël a offert le baume numérique de la journée dans un documentaire bien articulé sur les besoins infrastructurels du département, dévoilant un éventail d’opportunités, notamment dans les domaines routiers et énergétiques.