9 octobre 2024
MINUSTAH terminée en 2017, sept ans après : une nouvelle mission en Haïti
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MINUSTAH terminée en 2017, sept ans après : une nouvelle mission en Haïti

2017 : la MINUSTAH se retire, 2024 : retour des forces internationales en Haïti – Conille, Leblanc, Gilles, André Michel, Elbé, Rameau… exultent de joie face à la décision d’Ariel Henry, qui a ignoré la violence des gangs, nous conduisant à une impasse critique.

En réponse aux violences aveugles orchestrées par des gangs en mission, Haïti s’apprête à accueillir cette semaine les premiers policiers kenyans. Envoyés pour rétablir l’ordre, ils représentent une nouvelle tentative de la communauté internationale pour stabiliser un pays plongé dans le chaos. et la corruption institutionnalisée.

Cette initiative fait suite à l’offre du Kenya, en juillet 2023, de diriger une force internationale en Haïti. Ce déploiement, soutenu par les Etats-Unis, a pour but d’endiguer l’extrême violence qui embrase la capitale, Port-au-Prince, et d’améliorer l’accès à l’aide humanitaire et aux activités économiques de base. Matthew Miller, porte-parole du Département d’Etat américain, a exprimé l’espoir que cette intervention conduise à des améliorations significatives de la sécurité.

Cependant, cette démarche suscite des réactions mitigées au sein de la population haïtienne. En effet, les souvenirs de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) sont encore vifs. Créée le 30 avril 2004 par la résolution 1542 du Conseil de sécurité des Nations unies, la MINUSTAH avait pour mission de créer un environnement sûr et stable, de restaurer l’autorité de l’État et de rétablir la démocratie et l’État de droit. Pendant treize ans, les mandats de la mission ont été renouvelés et adaptés chaque année en fonction de l’évolution de la situation.

Malgré ces objectifs notables, la MINUSTAH a laissé derrière elle un bilan discutable. La mission a officiellement pris fin le 5 octobre 2017 lors d’une cérémonie de clôture à Tabarre, au Camp Général Jaborandy. Mais elle a aussi été marquée par des scandales, notamment l’introduction de l’épidémie de choléra en 2010, qui a fait des milliers de morts et de disparus. Cette tragédie a profondément érodé la confiance des Haïtiens dans l’intervention internationale.

L’arrivée des policiers kenyans s’inscrit donc dans un climat de méfiance. Les Haïtiens se demandent si cette nouvelle mission sera vraiment différente et si elle saura éviter les erreurs du passé. Le défi est de taille : les gangs contrôlent la majorité de Port-au-Prince, multipliant les actes de violence, les enlèvements et les abus sexuels.

Ainsi, si l’arrivée de policiers kenyans en Haïti suscite un certain espoir, elle est aussi teintée de scepticisme. Le souvenir des échecs et des tragédies passées incite à la prudence et à une vigilance accrue quant aux résultats de cette nouvelle intervention. La communauté internationale devra prouver qu’elle a tiré les leçons de l’histoire et qu’elle est capable de soutenir efficacement le peuple haïtien dans sa quête de paix et de stabilité.

cba

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