Haïti remplace le chef de la police nationale après la « catastrophe » Elbé pour lutter contre la violence des gangs. « Les résultats de la présence d’Elbe à la tête de la police sont catastrophiques », a indiqué M. Esperance, ajoutant qu’il estimait qu’Elbe devait être poursuivi en justice. « Il a passé tout son temps à établir des relations avec les gangs, à renforcer les gangs et à empêcher les policiers de faire leur travail et de risquer leur vie », a-t-il précisé.
Le deuxième gouvernement de facto installé en Haïti en 3 ans, a annoncé le remplacement du chef de la police nationale dans le cadre des efforts déployés pour répondre à la violence des gangs qui ravage le pays. Le chef de la police Frantz Elbé sera remplacé par l’ancien directeur général Rameau Normil, bien que cette nomination n’ait pas encore été confirmée par l’interressé qui vit à l’extérieur du pays pendant la période « programmée » de violence des gangs démarrée en 2019, en sa présence.
Cette décision survient alors que le nouveau premier ministre, Garry Conille, fait face à une pression accrue pour renforcer la Police nationale haïtienne (PNH), qui reste sous-financée et mal équipée malgré sa lutte contre des gangs lourdement armés.
Conille, installé par un conseil de transition en mai après que des gangs ont saisi de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et évincé l’ancien premier ministre Ariel Henry, a exprimé sa détermination à améliorer les conditions de vie des Haïtiens et à renforcer les forces de sécurité.
Pierre Espérance, du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a qualifié le mandat de Frantz Elbé de « catastrophique », soulignant ses liens avec les gangs et son incapacité à protéger les policiers. Les syndicats de police ont également demandé à plusieurs reprises la démission et l’arrestation d’Elbé, citant des raids de gangs sur au moins 30 postes de police.
En attendant, Haïti espère toujours le déploiement d’une force de sécurité multinationale dirigée par le Kenya et soutenue par l’ONU, retardée à plusieurs reprises.
Normil Rameau, placé à la tête de la PNH entre la mi-2019 et la fin 2020 et dont la mauvaise gestion a été fortement critiquée par le Premier ministre de l’époque, Joseph Joute, devrait produire un plan de contrôle des gangs et d’amélioration des forces de l’ordre. La date effective de son entrée en fonction n’a pas été précisée.
Le premier ministre Conille a déclaré que son gouvernement travaillerait sans relâche pour relever les défis majeurs du pays et garantir la sécurité nécessaire au progrès durable.