15 juin 2024
L’évolution de l’image de William Ruto : des accusations de crimes contre l’humanité par la CPI en 2007 à un rôle clé dans les relations américano-kényanes
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L’évolution de l’image de William Ruto : des accusations de crimes contre l’humanité par la CPI en 2007 à un rôle clé dans les relations américano-kényanes


Le président kényan, William Ruto, deviendra le premier dirigeant africain en plus de 15 ans à effectuer une visite d’État officielle aux États-Unis. Cette rencontre offre au Président Joe Biden l’occasion de démontrer son engagement envers l’Afrique à un moment où Washington semble être en retard dans son engagement avec le continent.

Cependant, les relations avec d’autres alliés africains sont sous tension, alors que des rivaux stratégiques tels que la Russie et la Chine remettent en question les zones traditionnelles d’influence occidentale. Bien que M. Ruto ait été inculpé par la Cour Pénale Internationale (CPI) de crimes contre l’humanité liés aux violences ayant suivi l’élection de 2007 au Kenya, l’affaire s’est effondrée et M. Ruto s’est depuis réinventé en partenaire indispensable pour les États-Unis.

Malgré des suspicions persistantes concernant ses références démocratiques, son absence d’invitation à s’adresser à une session conjointe du Congrès n’est pas due à cela, selon l’ambassadrice américaine au Kenya, Meg Whitman, mais plutôt à une question de calendrier.

Sous la direction de M. Ruto, le Kenya a renforcé son rôle en tant que centre diplomatique et commercial de la région, devenant un « État pivot » pour les États-Unis dans un voisinage difficile. Bien qu’il ait été confronté à des protestations nationales concernant sa gestion de l’économie en difficulté, il est devenu un défenseur de l’Afrique sur des questions liées au changement climatique et au soulagement de la dette sur la scène internationale.

De plus, le Kenya est un partenaire de sécurité important en Afrique de l’Est et a ravi Washington en promettant d’envoyer des policiers kényans en Haïti. Cependant, alors que le président Biden n’a eu qu’un seul appel téléphonique avec un dirigeant d’Afrique subsaharienne l’année dernière, adressé à M. Ruto concernant la promesse de Nairobi de diriger une force multinationale en Haïti, l’attention s’est concentrée sur les revers américains en Afrique de l’Ouest.

La visite d’État de M. Ruto à Washington semble en partie destinée à compenser le fait que M. Biden n’a pas tenu sa promesse de visiter l’Afrique, faite lors d’un grand sommet des dirigeants africains à Washington il y a deux ans.

Cependant, depuis lors, il a été distrait par des crises ailleurs, comme les guerres en Ukraine et à Gaza. De plus, la visite intervient après l’annonce par l’administration Biden d’une nouvelle stratégie visant à transformer ses relations avec les pays africains en partenariats plus égaux qui font progresser les intérêts stratégiques des deux parties. Alors que M. Ruto incarne en quelque sorte cette approche, les récents revers américains en Afrique de l’Ouest ont attiré l’attention.

En effet, la situation au Niger illustre les défis auxquels les États-Unis sont confrontés en Afrique. Malgré la présence de troupes américaines dans le pays depuis des années, les relations ont changé après un coup d’État l’année dernière, les dirigeants militaires du Niger se rapprochant de la Russie et de l’Iran. Les efforts américains pour continuer la coopération en matière de sécurité ont échoué, ce qui a abouti au retrait total des troupes américaines prévu pour septembre.

Cette évolution souligne les tensions alors que les États-Unis tentent de concilier les partenariats de sécurité avec les valeurs démocratiques, des limitations que les Russes ne partagent pas.

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