un billet de la rédaction
La farce de la gouvernance haïtienne : Qui représente Haïti à l’OEA ? Qui est le ministre de l’Intérieur ? Et où se trouve la responsable à la Sécurité Publique ?
Alors que les nations du monde se tournent en général vers leurs gouvernements pour le leadership, la stabilité et l’action, Haïti navigue en eaux troubles, où l’absurde côtoie la réalité politique. Une question subsiste : Qui représente Haïti à l’OEA ? Qui est le ministre de l’Intérieur ? Et qui est en charge de la sécurité publique sur le terrain ?
L’écrivain Graham Greene avait déjà pressenti cette décadence dans son œuvre, mais aujourd’hui, la réalité dépasse la fiction. Jamais auparavant un pays n’avait été dirigé par des fantômes gouvernementaux, des figures qui occupent des postes sans jamais être réellement présentes. Dans une inversion choquante des rôles, les acteurs clés de la gouvernance haïtienne ont choisi de déserter la scène nationale.
Ariel Henry, super ministre de l’Intérieur, est curieusement absent du territoire perdu d’Haïti. De même, Emmelie Prophète Milcé, censée être responsable de la justice et de la sécurité publique, a élu domicile à l’étranger. Ces deux personnages sont à la fois ministres et responsables du Conseil supérieur de la police nationale d’Haïti, orchestrant des réunions virtuelles pendant que le peuple se débat dans l’insécurité préfabriquée.
Haïti, affranchie de la dictature depuis plus de trois décennies, se trouve aujourd’hui engluée dans une crise gouvernementale sans précédent. Des postes clés sont vacants, des fonctionnaires se cachent derrière des écrans et le peuple souffre.
Qui est l’ambassadeur d’Haïti auprès de l’OEA ? Léon Charles, un homme dont le nom est lié à l’assassinat de Jovenel Moïse, selon une ordonnance d’un juge d’instruction, avait mystérieusement retrouvé son poste après avoir été chargé de sécuriser le défunt président. De son côté, Claude Joseph, autre personnage clé de cette intrigue, poursuit sa route malgré son implication présumée dans l’assassinat du président, toujours selon la ‘justice à domicile’ d’Ariel Henry.
L’examen du juge d’instruction met en évidence des responsabilités, mais les masques restent en place. Léon Charles, en apparence démissionnaire, conserverait étrangement son poste, laissant planer le doute sur qui détient réellement le pouvoir de nomination et d’acceptation des lettres de démission.
Dans cette pièce de théâtre absurde, les titres sont interchangeables, les fonctions floues. Qui nomme les ambassadeurs ? Qui contrôle la sécurité intérieure ? Les réponses à ces questions se perdent dans les méandres de la vie politique haïtienne.
Dans le même temps, le Ministère de la Communication brille de mille feux, seul îlot de stabilité dans une mer d’incertitude. Grâce à la magie d’Internet, la communication à distance est entretenue, justifiant l’existence de postes fantômes et alimentant le spectacle de la farce gouvernementale haïtienne.
Dans ce théâtre politique, où les absents sont parfois plus présents que les présents, des questions subsistent sans réponse claire. Qui dirige vraiment Haïti ? Qui sont les véritables acteurs de ce drame politique ? Et surtout, quand le rideau tombera-t-il sur cette pièce chaotique ?

