« Sécuriser les ports clés de Port-au-Prince et de Cap-Haïtien devrait permettre aux exportateurs de riz américains de mieux approvisionner le peuple haïtien en 2024 », déclare Michael Klein, porte-parole de la Fédération du Riz des États-Unis à Agri-Pulse.
Kenya s’engage à ramener la stabilité en Haïti, un espoir pour les producteurs de riz américains, selo Agri-Pulse
Mercredi 11 octobre 2023 ((rezonodwes.com))–Les producteurs de riz américains fondent de grands espoirs sur le plan des Nations Unies sanctionnant le déploiement d’une force internationale dirigée par le Kenya pour rétablir la stabilité en Haïti, qui est le principal marché étranger pour le riz américain.
Après plus de deux années de quasi-anarchie dans de nombreuses régions d’Haïti, la force de police kenyane approuvée par l’ONU devrait probablement ramener la stabilité et l’ordre sur le marché, selon Michael Klein, porte-parole de la Fédération du Riz des États-Unis. « Sécuriser les ports clés de Port-au-Prince et de Cap-Haïtien devrait permettre aux exportateurs de riz américains de mieux approvisionner le peuple haïtien en 2024 », a-t-il déclaré à Agri-Pulse.
Les exportations de riz décortiqué des États-Unis, d’une valeur d’environ 200 millions de dollars annuellement, représentent la source alimentaire la plus importante pour les Haïtiens assiégés. Cependant, la violence des gangs, qui a augmenté depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse il y a deux ans, menace de couper les approvisionnements. Les meuniers américains et les importateurs haïtiens tentent de s’adapter à cette violence, mais cela devient de plus en plus difficile à mesure que les gangs renforcent leur contrôle sur les ports et volent des camions chargés de riz.
Les exportateurs et importateurs américains modifient leurs itinéraires de livraison et augmentent leurs dépenses en sécurité. Toutefois, les gangs qui règnent sur Haïti compliquent de plus en plus la tâche pour maintenir le pays alimenté.
Christine Coupet Jacques, qui vit et travaille en Haïti en tant qu’intermédiaire entre les exportateurs américains et les importateurs locaux, souligne : « Chaque Haïtien consomme du riz quotidiennement, et le riz américain est la variété la plus couramment disponible. Le riz américain fait partie des repas quotidiens de chaque foyer haïtien. »
Cependant, cette situation pourrait changer. Le port de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, était autrefois la principale porte d’entrée pour le riz américain, mais les exportateurs américains, comme Supreme Rice, ont dû déplacer une grande partie de leurs expéditions vers le port plus sécurisé de Cap-Haïtien.
Bobby Hanks, PDG de Supreme Rice, basé en Louisiane, explique : « Nous utilisons (Port-au-Prince) pour une toute petite quantité. Le risque est de devoir charger le camion et le transporter jusqu’à l’entrepôt sans qu’il ne soit volé. Ainsi, vous réduisez le risque en réduisant le volume. »
Cette évolution a considérablement limité la capacité de distribution vers les régions du pays qui dépendent des expéditions de riz américain. Auparavant, Supreme envoyait des camions chargés de riz de Port-au-Prince vers son entrepôt dans la ville du sud-ouest, Les Cayes, mais cela n’est plus possible.
Hanks ajoute : « La route qui relie Les Cayes à Port-au-Prince est totalement contrôlée par les gangs, donc nous avons essentiellement perdu la possibilité de desservir ce marché. Les habitants de la région de Les Cayes doivent désormais se rendre à Port-au-Prince pour acheter des produits de première nécessité. »
De plus, Haïti ne peut pas se nourrir elle-même. Le pays dépend largement des importations. Les agriculteurs haïtiens produisent du riz, mais pas en quantité suffisante, même dans les meilleures conditions. Les conditions météorologiques défavorables pèsent sur les riziculteurs du pays, mais la région de l’Artibonite, principale zone de culture, est affectée par la violence des gangs.
Selon les Nations Unies, des centaines d’enlèvements liés aux gangs ont eu lieu en Haïti cette année, principalement dans l’Artibonite.
L’Artibonite occupe une grande partie du pays et se situe entre Port-au-Prince et Cap-Haïtien au nord, là où la plupart des expéditions de riz américain ont été déviées.
Si Port-au-Prince et Cap-Haïtien devenaient également trop dangereux pour les expéditions, les gens risqueraient de mourir de faim, prévient Hanks.
« Cela me préoccupe beaucoup, en réalité », déclare-t-il. « C’est avant tout une crise humanitaire, et notre principale préoccupation est le bien-être du peuple haïtien. Nous vendons du riz à ce pays depuis des années. … Si nous ne pouvons pas expédier de riz là-bas, les gens risquent de mourir de faim. C’est la première préoccupation, mais il y a aussi une histoire à raconter sur l’impact sur les fermes américaines et leur dépendance à ce marché. »
Pour l’instant, les États-Unis continuent d’exporter du riz en Haïti, mais il est difficile de dire combien de temps cela pourra durer sans une force capable de ramener la paix et la normalité sur l’île.
Jacques précise avoir constaté que les importations de la plupart des biens en Haïti ont été réduites de moitié au cours des deux dernières années, mais cela ne s’applique pas au riz américain.
Le Kenya bénéficie désormais du soutien du Conseil de sécurité de l’ONU pour sa mission proposée de soutien à la sécurité multinationale, et l’ancien ministre kényan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a déclaré à la BBC News que la force pourrait débarquer en Haïti d’ici le 1er janvier.
Cependant, Mutua a été rétrogradé la semaine dernière en raison, en partie, de la controverse entourant le plan d’utilisation de la police en Haïti.
Il est encore difficile de prévoir l’impact à long terme de la décision de la Cour suprême kényane cette semaine de mettre en attente la mission au moins jusqu’à une audience le 24 octobre. L’ancien candidat à la présidence kényane Ekuru Aukot, à l’origine de la plainte, a déclaré dans un tweet qu’Haïti a besoin d’un « gouvernement élu, pas d’une force de police inexpérimentée pour faire face à des gangsters surarmés ».
Cependant, l’espoir demeure largement répandu que le Kenya réussira à « aider à sécuriser les infrastructures critiques et les hubs de transit tels que l’aéroport, les ports, les écoles, les hôpitaux et les carrefours clés », selon l’ONU.
C’est le Premier ministre haïtien Ariel Henry qui avait initialement lancé un appel à la communauté internationale pour obtenir de l’aide face aux gangs, constitués de 162 groupes armés comptant 3 000 membres armés. Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, a déclaré à l’ONU que « le pays ne sortira pas de la situation sécuritaire actuelle sans un fort soutien international à la police nationale haïtienne ».
Toutefois, la population haïtienne demeure divisée, selon Jacques. Il existe une attitude nationaliste contre l’intervention, mais il y a aussi des personnes « terrorisées par les enlèvements, les meurtres et les viols, et elles accepteront toute aide ».
Cependant, l’espoir demeure largement répandu que le Kenya réussira à « aider à sécuriser les infrastructures critiques et les hubs de transit tels que l’aéroport, les ports, les écoles, les hôpitaux et les carrefours clés », selon l’ONU.
C’est le Premier ministre haïtien Ariel Henry qui avait initialement lancé un appel à la communauté internationale pour obtenir de l’aide face aux gangs, constitués de 162 groupes armés comptant 3 000 membres armés. Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, a déclaré à l’ONU que « le pays ne sortira pas de la situation sécuritaire actuelle sans un fort soutien international à la police nationale haïtienne ».
Toutefois, la population haïtienne demeure divisée, selon Jacques. Il existe une attitude nationaliste contre l’intervention, mais il y a aussi des personnes « terrorisées par les enlèvements, les meurtres et les viols, et elles accepteront toute aide ».
