Les dirigeants haïtiens s’accommodent bien avec cette tendance de limiter les rendez-vous consacrés à la mémoire des aïeuls et des tragiquement décédés à des cérémonies minimales limitées organisées au Palais national ou au Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH). Cette inclination initiée par Jovenel Moise, consolidée par le Dr Ariel Henry, à tendance à se perpétuer dans le temps.
À l’occasion de la 14ème commémoration du séisme tragique du 12 janvier 2010, la Primature invite la presse à la tenue d’une cérémonie dans les jardins du Palais national. Cette annonce rendue officielle par le Bureau de communication de la Primature, jeudi 11 janvier dans la soirée, tient lieu d’invitation au média auquel elle a été acheminée, précise le document.
« Le bureau de communication de la Primature invite les journalistes à couvrir la cérémonie de commémoration du séisme du 12 janvier 2010, au Mémorial érigé dans les jardins du Palais national, le vendredi 12 janvier à compter de 4 heures », lit-on dans la note.
Cette démarche d’éviter le site de Saint-Christophe, haut lieu symbolique et historique de commémoration de la mémoire des victimes de la catastrophe, témoigne cette politique instituée par l’État de céder face aux gangs criminels. La zone de Canaan est depuis plus de deux ans occupée par des bandits armés qui assassinent, kidnappent et rançonnent les usagers de la route nationale numéro 1.
À l’instar des rendez-vous historiques importants manqués dont le 1er Janvier, le 17 Octobre, le 18 novembre, pour lesquels des cérémonies sans éclat et sans relief sont régulièrement tenues au MUPANAH, la commémoration du 12 janvier s’inscrit désormais dans le patrimoine des « territoires perdus », chère à la ministre de la Justice, Emmélie Prophète Milcé.
Hervé Noel
