Mardi 26 décembre 2023 ((rezonodwes.com))–Enseau Admettre a pris une décision difficile en quittant Haïti avec sa jeune famille. Dans un pays dévasté par la pauvreté et la violence des gangs, il considérait que le voyage risqué vers la frontière sud des États-Unis, puis à travers celle-ci, offrait un espoir qu’il ne trouverait jamais en restant sur place.
Découvrant Boston en ligne, Admettre fixa son destin au Massachusetts. Le périple familial les mena à travers plusieurs pays, dont la République dominicaine, le Nicaragua et le Mexique.
« Nous traversons une période très tragique dans notre pays. Nous n’avons pas de sécurité. Nous ne pouvons certainement pas répondre à tous nos besoins en Haïti », a déclaré Admettre via un traducteur vendredi. « Quitter Haïti était la meilleure solution pour survivre. »
La famille Admettre, composée d’Ernseau (43 ans), de sa femme Jimene (36 ans) et de leurs enfants Elionai (6 ans) et Gabyana (2 mois), est finalement arrivée à l’Aéroport International de Boston alors que l’hiver commençait à se faire sentir.
Ernseau Admettre considère avoir eu de la chance d’être repéré par des volontaires qui travaillaient pour combler les lacunes du système d’abris alors que sa famille était expulsée de l’aéroport. Il les considère comme des anges envoyés par Dieu.
« Je n’ai pas de famille vivant aux États-Unis », a-t-il souligné. « Nous ne nous attendions pas à recevoir cet accueil ni cette expérience car nous n’avons pas de liens familiaux ici. »
La famille Admettre fait maintenant partie des huit familles qui ont trouvé refuge dans un bâtiment paroissial de l’église Bethel AME, dans le quartier de Jamaica Plain à Boston. Au total, ces familles, comprenant 13 enfants de nourrissons à un adolescent de 15 ans, rassemblent 28 personnes, selon Geralde Gabeau, directrice exécutive de l’Institut de Services aux Familles Immigrantes de Boston, qui collabore à la prestation de services.
Admettre a indiqué qu’il avait obtenu une autorisation de travail et espère commencer à gagner de l’argent pour que sa famille puisse quitter le centre d’accueil et s’installer dans un appartement. Il a déclaré avoir étudié la gestion d’entreprise et l’informatique, et être également tailleur.
Gabeau a souligné que les immigrants sont déterminés à travailler dur pour s’intégrer dans le pays. Ils se concentrent d’abord sur l’obtention de l’autorisation de travail. L’organisation prévoit d’amener des employeurs en janvier pour aider ceux qui vivent dans la maison paroissiale à trouver un emploi et un logement plus permanent.
Pour l’instant, ils vivent et cuisinent ensemble, et suivent des cours d’anglais et d’informatique.
« Ils vivent comme une communauté », a commenté Gabeau, montrant les grandes marmites de légumes, de viande et de riz sur les cuisinières.
La demande de logement a augmenté, mettant l’État dans une situation difficile pour trouver des endroits où loger les nouveaux immigrants, ayant atteint le mois dernier la limite fixée par l’État de 7 500 familles dans son système d’abris d’urgence pour les sans-abri.
Jusqu’à jeudi, plus de 350 familles étaient en liste d’attente de l’État pour trouver une place dans le système. L’État prévoyait d’ouvrir vendredi un ancien tribunal de Cambridge comme centre d’accueil nocturne pour en héberger certaines.
L’espace, d’une capacité de 70 familles, est équipé de lits de camp et de services limités, et ne sera utilisé qu’en fin d’après-midi et pendant la nuit, selon Scott Rice, directeur général du programme d’Assistance d’Urgence du Massachusetts. Il est réservé aux familles évaluées dans un centre d’admission de l’État et jugées éligibles à une aide d’urgence.
Rice a déclaré que l’installation offrira aux familles éligibles un endroit chaud et sûr pour dormir jusqu’à ce qu’une unité d’abri soit disponible.
« Nous exhortons les organisations communautaires à venir vers nous avec tout type de programmes diurnes et avec les ressources qu’elles peuvent fournir aux familles dans le besoin », a déclaré Rice dans un communiqué.
source : Los Angeles Times
