3 décembre 2025
CEPAL | Déclin économique – Déficit fiscal et Inflation (32%) : Le bilan économique désastreux d’Haïti en 2023 sous le règne d’Ariel et de ses alliés pendant deux années consécutives
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CEPAL | Déclin économique – Déficit fiscal et Inflation (32%) : Le bilan économique désastreux d’Haïti en 2023 sous le règne d’Ariel et de ses alliés pendant deux années consécutives

La Gouvernance défaillante d’Ariel Henry plonge Haïti dans une cinquième année de récession économique, selon un document publié le weekend dernier par la CEPAL.

La CEPAL prévoit une modeste croissance du PIB de 1,0% en 2024, conditionnée par des améliorations incertaines en matière de sécurité et de normalisation sociopolitique.

Un prolongement de « mandat » constitue un autre chèque en blanc remis à Ariel Henry pour achever l’œuvre de destruction totale de l’économie d’Haïti, déjà en lambeaux.

La contraction du PIB haïtien en 2023, atteignant 1,8%, marque une nouvelle année de déclin économique, prolongeant ainsi la tendance négative observée au cours des cinq dernières années. Malgré une réduction du déficit fiscal à 1,5% du PIB en 2023, les indicateurs économiques demeurent préoccupants, notamment avec une inflation persistante de 32% en septembre. Les perturbations dans l’industrie maquiladora, second plus grand pourvoyeur d’emplois formels, illustrent les défis économiques auxquels fait face le pays.

L’insécurité persistante à Port-au-Prince et les régions avoisinantes, ainsi que l’instabilité sociopolitique depuis 2018, sont les principaux contributeurs à la contraction économique de 2023. La résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour une mission multinationale en Haïti en 2024 souligne l’ampleur du défi sécuritaire.

En matière de politique économique, l’adoption d’un nouveau code tarifaire en octobre 2023 et une réforme fiscale prévue pour octobre 2024 sont des initiatives notables. Cependant, la réduction significative des subventions publiques liées à la hausse des prix des combustibles en 2022 a eu des conséquences sur le déficit fiscal.

La situation de la dette publique, bien que stable par rapport à 2022, soulève des préoccupations avec un financement majoritairement assuré par des émissions monétaires. Les indicateurs monétaires montrent des signes de détérioration, notamment une expansion de la base monétaire de 22,4% en juin 2023. Sur le plan international, la dépréciation de la gourde et la réduction des échanges commerciaux signalent des défis économiques majeurs.

La CEPAL prévoit une modeste croissance du PIB de 1,0% en 2024, conditionnée par des améliorations incertaines en matière de sécurité et de normalisation sociopolitique. Les tensions récentes avec la République Dominicaine ajoutent une dimension géopolitique aux défis économiques. Les résultats attendus pour les finances publiques soulignent la nécessité de mesures significatives pour stabiliser l’économie et restaurer la confiance des investisseurs.

Le Déclin Économique d’Haïti sous l’Administration d’Ariel Henry : Une Gouvernance Sous le Signe de l’Inefficacité

La contraction du PIB d’Haïti en 2023, soit 1,8% par rapport à 2022, indique une baisse de l’activité économique pour la cinquième année consécutive. Ce chiffre concorde avec les estimations du troisième trimestre de l’année fiscale (juin 2023) de l’indicateur de conjoncture économique (ICAE), révélant une baisse cumulée de 2,1%. Le déficit fiscal a diminué de -2,1% du PIB en 2022 à -1,5% en 2023, grâce à l’amélioration des recettes fiscales et à une contraction des dépenses.

Malgré une réduction de l’inflation à 32% en septembre 2023 par rapport à 39% en 2022, elle reste élevée en raison de facteurs internes. La réduction de 24% des emplois dans l’industrie maquiladora entre septembre 2022 et août 2023, la deuxième source d’emplois formels après la fonction publique, souligne les défis économiques.

La contraction économique de 2023 résulte de la persistance et de l’aggravation des conditions d’insécurité à Port-au-Prince et dans les zones avoisinantes, ainsi que de l’instabilité sociopolitique depuis 2018. En octobre 2023, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a approuvé une résolution pour la création d’une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, susceptible d’être mise en œuvre début 2024.

Deux initiatives économiques majeures en 2023 sont l’approbation d’un nouveau code tarifaire entré en vigueur en octobre 2023 et une réforme fiscale prévue pour octobre 2024. Suite à la révision du programme supervisé par le FMI depuis juin 2022, son extension jusqu’à mars 2024 a été décidée.

L’augmentation significative des prix nationaux des carburants en septembre 2022 a considérablement réduit les subventions publiques, expliquant en grande partie la diminution du déficit fiscal. Entre 2022 et 2023, la pression fiscale a augmenté de 5,1% à 5,6% du PIB malgré la réduction de la taxation directe (13% réel) grâce à la hausse de la taxation indirecte (17% réel).

Les dépenses du gouvernement central ont chuté de 25% en termes réels, principalement en raison des dépenses courantes (-28%). La réduction de 72% des subventions aux hydrocarbures a été la plus prononcée, ces produits représentant près d’un tiers des dépenses totales en 2022.

Le déficit fiscal en 2023 a été principalement financé par des émissions monétaires de la Banque de la République d’Haïti (BRH), totalisant 26 709 millions de gourdes (0,9% du PIB), comparé à 49 515 millions de gourdes en 2022 (2,4% du PIB). L’endettement interne, via l’émission de certificats de trésorerie, a représenté 5% du PIB (contre 7,6% en 2022).

Le solde de la dette publique extérieure (2 355 millions de dollars en septembre 2023) représente 10% du PIB, indiquant peu de changements par rapport à 2022. Les dépenses pour le service de cette dette ont atteint 29 millions de dollars (amortissement et paiements d’intérêts) en 2023.

La base monétaire a augmenté de 22,4% en juin 2023 par rapport à juin 2022, tandis que l’agrégat monétaire M3 a augmenté de 16%. Le portefeuille de crédit montre des signes de détérioration, avec des taux de défaut moyens de 11%, contre 7,5% en 2022.

Le taux d’intérêt de référence (11,5%, obligations de la BRH à 91 jours) et les coefficients de réserves obligatoires (40% et 51%, respectivement, sur les passifs en monnaie nationale et en dollars) sont restés inchangés depuis août 2022, conformément aux stratégies de la banque centrale pour contenir l’inflation.

Sur le marché des changes officiel, à la clôture de l’année fiscale 2023, la gourde a enregistré une dépréciation nominale interannuelle de 32% par rapport au dollar (de 116 à 135 gourdes par dollar). Cependant, depuis avril 2023, on observe une appréciation progressive après le pic enregistré en mars 2023 (156 gourdes par dollar), ainsi qu’une réduction de l’écart de change entre les opérations officielles et celles du marché parallèle.

Les interventions de la BRH sur le marché des changes en 2023 ont eu un solde net positif de 200 millions de dollars, bien supérieur aux 8 millions de dollars de 2022. Les réserves internationales nettes se sont élevées à 463 millions de dollars en septembre 2023, contre 223 millions de dollars en septembre 2022.

En 2023, on a enregistré une baisse des exportations (-30%) et des importations (-19%). Pour les exportations, la chute est due à une baisse en valeur et en volume (28% et 34% respectivement) des maquiladoras de vêtements, leur principal secteur. La diminution des importations est due à une demande moindre en raison de la contraction de l’activité économique interne et de la baisse des prix internationaux de certains biens primaires. Les flux de remises (2 900 millions de dollars) ont diminué de 7% par rapport à 2022.

L’ICAE cumulé au troisième trimestre de l’année fiscale a montré une détérioration dans tous les secteurs d’activité : primaire (-5,4%), secondaire (-2,1%) et tertiaire (-1,3%). Les conditions d’insécurité à Port-au-Prince et dans la zone métropolitaine ont grandement perturbé les circuits d’approvisionnement, de production et de distribution, ainsi que la prestation de services.

L’inflation annuelle moyenne a été de 44% (contre 28% en 2022). L’indice d’inflation des biens importés était de 33% en 2023, contre 52% en 2022.

Haïti: Principaux indicateurs économiques, 2021-2023

Source: Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL), sur la base de chiffres officiels.

a/ Estimations.

b/ Données de septembre.

c /Les données pour 2023 correspondent à la somme du premier et du deuxième trimestre.

d/ Comprend des erreurs et des omissions.

202120222023 a
Taux de variation annuel
Produit intérieur brut-1,8-1,7
Prix à la consommation24,648,1
Argent (M1)26,721,3
Rapport de prix d’échange-9,0-8,7
Millions de dollars
Exportations de biens et services1 2721 384
Importations de biens et services5 0485 451
Balance de la compte courante87-464
Soldes de capitaux et financiers d-313250
Bilan global-225-214

Le déclin économique, l’insécurité et le contexte sociopolitique incertain en 2023 ont eu des effets négatifs sur le marché du travail. L’emploi dans l’industrie maquiladora a considérablement diminué (passant de 53 387 personnes en septembre 2022 à 40 462 personnes en août 2023), en raison de la baisse des exportations de cette activité. Le salaire minimum nominal (de 685 gourdes par journée de travail, dans le segment de la maquiladora d’exportation), ajusté à la hausse en 2022, n’a pas été mis à jour en 2023, entraînant des revendications syndicales et diverses manifestations sociales face à la diminution marquée du pouvoir d’achat (-24%).

La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) estime que le PIB d’Haïti devrait croître de 1,0% au cours de l’exercice fiscal 2024. Cette prévision est sujette à des améliorations incertaines en matière de sécurité et de normalisation sociopolitique, ainsi qu’à la volatilité du contexte mondial et régional, et, surtout, aux tensions récentes (septembre 2023) dans les relations entre Haïti et la République dominicaine voisine en raison de la fermeture unilatérale des frontières déclarée par ce pays. De plus, conformément aux attentes officielles (décret budgétaire pour l’exercice fiscal 2024), des résultats relativement modestes sont attendus pour les finances publiques, avec une augmentation de la pression fiscale et la réduction du déficit fiscal. Une décélération de l’inflation serait observée, bien qu’elle resterait dans les chiffres à deux chiffres.

sources : CEPAL

https://repositorio.cepal.org/server/api/core/bitstreams/d7406761-71fc-436c-9465-9af80feeab78/content

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