Et dire que des gens continuent de se faire passer pour ministres de la Justice et de la Sécurité Publique, Chef de la Police et président du CSPN depuis tout ce temps-là!

L’Edito du Rezo
Plus d’un an après l’attaque initiale, la police, capable de réprimer violemment des manifestants non armés, ne parvient toujours pas à reprendre le contrôle du Palais de Justice, mettant cruellement en lumière l’incapacité des autorités à faire face à l’expansion de ces groupes criminels. Cette situation soulève des interrogations sur la capacité du gouvernement et de ses alliés accusés de collusion avec les gangs à maintenir l’ordre et à garantir la sécurité publique.
La plus haute institution judiciaire d’Haïti, le Palais de Justice, demeure actuellement sous l’emprise prolongée du gang « 5 Seconds », marquant ainsi une année entière d’occupation armée. Cette prise de contrôle résulte d’une attaque violente perpétrée le 10 juin, au cours de laquelle des membres du gang, armés jusqu’aux dents, ont investi le bâtiment et ont dérobé des éléments cruciaux, tels que des substances illicites, des armes, et des ressources financières. Malgré les déclarations du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Berto Dorcé, assurant que les forces de sécurité ont rapidement repris le contrôle de la zone, le Palais de Justice demeure sous le joug des criminels.
Bertho, révoqué peu de temps après avoir soutenu une force d’occupation « robuste » en Haïti, n’a pas reçu le soutien escompté pour ses déclarations fallacieuses. Sa successeure, adoptant une approche plus directe, a déclaré qu’elle ne souhaitait pas s’aventurer dans le « territoire perdu » où se trouve le Palais de Justice, originellement destiné à être le bastion des décisions judiciaires en Haïti, désormais en proie à des difficultés insurmontables.
Les Motivations Derrière l’Occupation
Diverses motivations peuvent expliquer l’occupation du Palais de Justice par le gang « 5 Seconds ». En premier lieu, la recherche de publicité : le gang a kidnappé 38 personnes quelques heures avant l’attaque du 10 juin 2022, prétendant que ces enlèvements étaient des représailles pour la mort extrajudiciaire d’un de leurs membres le mois précédent. L’occupation du Palais de Justice pourrait être une démonstration de force de la part du leader du gang, alias « Izo », agissant jusqu’à présent en toute impunité.
En second lieu, des gains financiers : selon un communiqué de la Fondasyon Je Klere (FJKL), les membres du gang ont pillé les bureaux des juges, emportant des ordinateurs, des systèmes de climatisation, et même mettant en vente les bureaux du Palais de Justice sur la place voisine. Cette activité pourrait être motivée par la nécessité urgente pour le gang de générer des revenus afin d’acheter des munitions, compte tenu de la flambée des prix de l’armement due à une guerre des gangs persistante depuis 13 mois.
En troisième lieu, la corruption au sein de la police : le Palais de Justice a été victime de vols répétés au cours des dernières années, suscitant des soupçons de complicité au sein des forces de l’ordre. Le moment de l’attaque coïncide avec l’interrogatoire de six accusés pour des actes de corruption au sein de la police nationale haïtienne, selon un rapport de la FJKL.
L’Appel à l’Action
L’occupation prolongée du Palais de Justice par le gang « 5 Seconds » souligne les défis majeurs auxquels la société haïtienne est confrontée en termes de sécurité et de stabilité, appelant ainsi à un changement de paradigme immédiat. Il ne revient pas aux soi-disant « éminents » experts de la Caricom de contester cette réalité, et l’urgence d’une action immédiate est indéniable.
Seule une équipe qui gagne est maintenue en selle…


