21 juin 2024
« Ariel Henry est, par défaut, l’un des protagonistes de l’affrontement entre groupes armés en Haïti », opine un professeur kenyan à City University of New York
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« Ariel Henry est, par défaut, l’un des protagonistes de l’affrontement entre groupes armés en Haïti », opine un professeur kenyan à City University of New York

Professeur David Monda:”…cette proposition d’envoyer la police kenyane en Haïti semble vouée à l’échec dès le depart.”

Vendredi 20 octobre 2023 ((rezonodwes.com))– Les Nations unies ont estimé que plus de 350 personnes ont été tuées en Haïti par des groupes d’autodéfense civils depuis avril 2023. Pour la seule année 2023, il y a eu un millier d’enlèvements par des gangs dans ce pays. L’ONU estime également que 2 500 personnes ont été assassinées par des gangs criminels en 2023. En outre, 80 % de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, est contrôlée par des gangs. Plusieurs des principaux membres de gangs en Haïti, dont le célèbre Jimmy « Barbeque » Cherizier, ont juré de lutter contre toute intervention étrangère dans leur pays.

Cette cacophonie de mauvais signes illustre parfaitement les raisons pour lesquelles le Kenya ne devrait pas envoyer ses forces de police en Haïti, estime le professeur David  Monda enseignant political science, international relations, and foreign policy at the City University of New York.

Même si tout observateur souhaiterait voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, en pesant le pour et le contre, ajoute-il, cette proposition d’envoyer la police kenyane en Haïti semble vouée à l’échec dès le départ.

La police kenyane va se retrouver empêtrée dans un conflit local entre le Premier ministre Ariel Henry d’une part et la pléthore de bandes armées qui se livrent à l’autodéfense d’autre part, s’inquiete M. Monda arguant que “ le Premier ministre non élu Ariel Henry a demandé aux Nations Unies une force d’intervention. Or, non seulement il est très impopulaire en Haïti depuis qu’il a succédé au président assassiné Jovenel Moise, mais il est aussi, par défaut, l’un des protagonistes de ce conflit entre groupes armés en Haïti.”

Ces armes sont acheminées en Haïti via la Floride, aux États-Unis. La police kenyane se retrouvera dépassée, kidnappée contre rançon, tuée et mutilée à 12 000 kilomètres de chez elle. En outre, estime-t-il, l’extraction de ces forces de police lorsque les choses tourneront mal s’annonce comme un cauchemar logistique.

En effet, detaille le professeur, la marine kenyane n’a pas la capacité de se déployer aussi loin que la mer des Caraïbes. Compter sur la bienveillance des États-Unis n’est pas une bonne idée.

Cela dit, historiquement, aucune intervention en Haïti ne s’est bien déroulée. Les Français, les Américains et les Nations unies ont essayé par le passé et ont échoué. Il est peu probable qu’une force de police kenyane en sous-effectif et dépassée par les armes s’en sorte mieux en Haïti.

C’est pourquoi le Kenya ne devrait pas envoyer ses forces de police en Haïti.

Professor Monda teaches political science, international relations, and foreign policy at the City University of New York. @dmonda1, davidmonda.com

Source: OPINION: Why Kenya should not send its police force to Haiti (citizen.digital)

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