L’Edito du Rezo
« La véritable mesure d’un homme n’est pas la façon dont il se comporte dans des moments de confort et de commodité, mais comment il se tient dans des moments de défi et de controverse. » – Martin Luther King Jr.
Le pays retient son souffle, mais pas dans l’attente d’un nouveau souffle d’espoir. Au contraire, c’est un soupir de frustration qui s’élève alors qu’Ariel Henry continue de diriger dans une marée de difficultés économiques et politiques.
Ariel Henry, actuellement au sommet du pouvoir en Haïti, sans aucun autre organe de contrôle de la gestion gouvernementale, semble obstinément ignorer les signes qui pointent vers un leadership en déroute. La nation, déjà fragilisé depuis la dilapidation des fonds de Petro Caribe, par une série de crises sociopolitico-économiques, se débat sous son gouvernement, dont les indicateurs économiques font froid dans le dos. Il est temps de faire face à la réalité et de mettre fin à cette mascarade de semblant de diriger.
Un Bilan Économique Désastreux
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils ne font que confirmer ce que beaucoup craignaient déjà.
Le taux d’inflation atteignant près de 46% est une alarme stridente. Les Haïtiens voient leur pouvoir d’achat s’éroder chaque jour davantage, tandis que le chômage et la pauvreté continuent de gangrener la société. Le taux de croissance économique, quant à lui, est négatif, s’établissant à -0.7%. Le pays, autrefois riche en ressources naturelles, semble s’enfoncer dans une spirale économique descendante
Les images des « boat people » fuyant désespérément leur patrie pour chercher refuge ailleurs ne font que souligner l’échec du gouvernement d’Ariel Henry à assurer la sécurité et le bien-être de ses citoyens. Les plages des Bahamas et de la Jamaïque sont devenues des points d’ancrage pour ces déplacés, exposant ainsi l’incapacité du gouvernement à garantir un avenir stable et prospère à sa population.
L’Accord Tonton Nwèl : Un Accord Mort-Né
Lâché par plusieurs signataires de l' »Accord Tonton Nwèl, » il est devenu évident que le régime actuel est à la dérive. Moins d’une quinzaine de signatures sur le dernier communiqué témoignent de l’isolement grandissant d’Ariel Henry. La question se pose : « Combien d’acteurs ont signé l’accord le 21 décembre 2022 ? » Les dissidents de Faisceau de Défense de l’Accord nous rappellent la réponse par un arrêté du Moniteur du 3 janvier 2023 : environ 300 noms et prénoms. Mais combien ont signé la note du 7 septembre 2023 ? La réponse est désolante, avec seulement 2 signatures pour authentification (Edmonde Supplice BEAUZILE des Travaux Publics, Marjory Michel), et 14 autres qui refusent même de parapher. Il est temps de tirer des conclusions évidentes.
La Caricom : Témoin de l’Échec
La Caricom, venue soutenir un Ariel Henry en difficulté, doit maintenant se poser la question : « A-t-il apporté l’oxygène nécessaire pour permettre à André Michel, Edmonde Beauzile et Saurel Jacinthe de prendre leur retraite politique ? » Les signes sont clairs, trop clairs pour être ignorés. Il est grand temps que la table soit desservie, que les couverts soient repliés, et que ces acteurs politiques reconnaissent qu’ils ont épuisé toute crédibilité.
Face à des indicateurs économiques inquiétants, un soutien en chute libre, et une méfiance généralisée parmi les déplacés de Carrefour Feuille, qui croient fermement qu’Ariel Henry dirige personnellement les gangs, il devient impératif que notre nation n’étire pas davantage cette triste pantomime de gouvernance. Le peuple haïtien mérite bien plus, et il est grand temps de tourner la page sur cette période d’échec incontestable.

