L’agence spatiale NASA a franchi une étape cruciale dans son effort pour concevoir un nouveau module d’atterrissage qui pourrait ramener les premiers échantillons de matériau martien sur Terre pour une étude détaillée.
Jeudi, l’agence spatiale a publié une vidéo sur YouTube montrant des prototypes des jambes et des patins du Module de Récupération d’Échantillons prévu, en cours de test au Laboratoire de Propulsion par Jet (JPL) en Californie du Sud. Ce module fait partie de la mission de Retour d’Échantillons Martiens conjointe de la NASA et de l’Agence Spatiale Européenne, dont le lancement est prévu pour 2027.
Cette mission vise à rapporter sur Terre les échantillons collectés par le rover Mars Perseverance sur son site d’atterrissage, le cratère de Jezero. Les échantillons devraient arriver sur notre planète en 2033.
Ces dernières avancées de la NASA concernant les tests du Module de Récupération d’Échantillons surviennent alors que la Russie a lancé sa première mission lunaire en près de 50 ans.
Une fusée transportant un engin d’atterrissage lunaire a décollé du cosmodrome de Vostochny, à l’extrême est de la Russie, vendredi, selon l’Associated Press. L’atterrisseur Luna 25 devrait atteindre notre satellite naturel le 23 août. La dernière mission lunaire de la Russie, Luna 24, a eu lieu en 1976, lorsque le pays faisait encore partie de l’Union Soviétique.
Depuis l’atterrissage du rover Mars Perseverance sur la Planète Rouge, il explore le cratère de Jezero, large de 28 miles, en collectant et en mettant en réserve des échantillons de matériau.
Les scientifiques estiment que ce cratère, formé par l’impact d’une météorite, était autrefois le site d’un ancien lac, probablement il y a 3 à 4 milliards d’années. On pense que les conditions dans ce bassin lacustre ont pu être favorables à la vie.
Le plan visant à ramener ces échantillons de roche et de sol sur Terre pour la première fois implique plusieurs étapes. Tout d’abord, un Module de Récupération d’Échantillons se posera près de Jezero, transportant une petite fusée sur laquelle les échantillons collectés par le rover Perseverance seront chargés.
La fusée sera ensuite lancée depuis la surface de Mars, devenant ainsi la première à le faire, et un autre vaisseau spatial la capturera en orbite autour de la Planète Rouge. Ce vaisseau spatial ramènera ensuite les échantillons sur Terre.
« Ces premiers échantillons collectés et rapportés pourraient répondre à une question clé : la vie a-t-elle jamais existé sur Mars ? », peut-on lire sur le site web de la NASA. « Ce n’est qu’en ramenant les échantillons sur Terre que nous pouvons vraiment répondre à la question en utilisant les laboratoires les plus sophistiqués et à la pointe de la technologie, à un moment où les générations futures pourront les étudier à l’aide de techniques encore à inventer. »
Un défi dans la conception du Module de Récupération d’Échantillons réside dans le fait que le module serait le plus grand et le plus lourd engin spatial à se poser sur Mars.
En plus de la fusée, le module d’atterrissage comprendra un bras robotique de 8 pieds de long qui chargera les tubes d’échantillons sur le projectile. Il transportera également deux mini-hélicoptères qui serviront de solutions de secours pour récupérer les échantillons. En conséquence, le module pourrait peser jusqu’à environ 5000 livres.
« Il y a déjà une différence flagrante entre ce module d’atterrissage et la conception avec laquelle nous avons commencé », a déclaré Morgan Montalvo, ingénieur au JPL travaillant sur le développement du module, dans un communiqué jeudi.
Le concept de conception du module d’atterrissage intègre des parachutes de nouvelle génération et 12 moteurs-fusées pour ralentir la descente du module pendant son atterrissage. Cependant, il aura également besoin de jambes robustes capables d’absorber l’impact. Ce sont ces tests des prototypes de jambes et de patins que l’on peut observer dans la vidéo du jeudi du JPL.