Demande de compensation des victimes kényanes de l’attentat de 1998 à l’ambassade américaine, 25 ans après l’explosion
Nairobi commémore le 25e anniversaire de l’attentat de l’ambassade américaine, tandis que les victimes kényanes de l’attaque renouvellent leurs appels à la compensation de Washington.
Lundi 7 août 2023 ((rezonodwes.com))–Les victimes kényanes de l’attentat de l’ambassade américaine de 1998 à Nairobi ont à nouveau exigé des compensations de la part de Washington alors que la nation d’Afrique de l’Est marquait le 25e anniversaire de son attaque terroriste la plus meurtrière.
Le 7 août 1998, une puissante explosion a frappé l’ambassade américaine au centre-ville de Nairobi, tuant 213 personnes et en blessant plus de 5 000, pour la plupart des piétons ou des employés de bureaux dans les bâtiments adjacents.
Quelques minutes plus tard, une autre explosion a secoué la mission américaine à Dar es Salaam, en Tanzanie voisine.
Ces attaques jumelles, revendiquées par Al-Qaïda, ont coûté la vie à un total de 224 personnes et ont influencé la façon dont toute une génération perçoit la sécurité personnelle.
« Ce sentiment est toujours aussi vif » un quart de siècle plus tard, a déclaré Anisa Mwilu, qui a perdu son mari dans l’explosion.
« Ce que nous pouvons demander, c’est une compensation », a-t-elle déclaré sous les applaudissements de plusieurs centaines de personnes rassemblées pour une cérémonie commémorative en hommage aux victimes, organisée dans un parc commémoratif de la capitale kényane.
Caroline Muthoka, membre d’un groupe de victimes, a exhorté le Congrès américain à adopter une législation couvrant les frais médicaux et les frais d’éducation pour les survivants et leurs familles.
Muthoka a qualifié l’échec du gouvernement américain à indemniser les victimes d' »injustice ».
Redempta Kadenge Amisi, qui se trouvait dans un bâtiment détruit par l’explosion, a déclaré avoir besoin d’une aide financière pour couvrir les coûts de ses médicaments pris deux fois par jour.
« Les trois personnes qui m’accompagnaient ont été tuées instantanément. Je ne m’en suis pas rendu compte, mais mon dos était en feu », a-t-elle dit, évoquant des blessures qui l’ont hospitalisée pendant plus d’un mois.
« Depuis l’attaque, je n’ai rien reçu… mais j’espère toujours obtenir quelque chose. »
Des responsables kényans et américains ont assisté à la cérémonie, lors de laquelle les noms de toutes les victimes ont été lus à voix haute et des bougies allumées en leur mémoire.
L’attaque de 1998 a propulsé Al-Qaïda sur la scène mondiale et a été la première d’une série d’assauts sanglants dans la nation d’Afrique de l’Est.
Depuis le déploiement de l’armée kényane en Somalie en octobre 2011 pour combattre Al-Shabaab, affilié à Al-Qaïda, on a constaté une recrudescence d’attaques de représailles à la frontière.
En septembre 2013, des hommes armés d’Al-Shabaab ont pris d’assaut le centre commercial Westgate de Nairobi, tuant au moins 67 personnes.
Une autre attaque d’Al-Shabaab en avril 2015 dans une université de la ville kényane de Garissa, à l’est, a fait 148 morts.
En janvier 2019, le groupe a assiégé un complexe hôtelier à Nairobi, tuant 21 personnes.
