Edito de Haiti-Observateur | Ariel Henry, une créature de l’international, s’obstine à inviter une force militaire étrangère dans le pays !

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La dictature d’un homme exerçant, illégitimement le pouvoir, appartient au passé.

Déjà plus de six mois depuis que le Premier ministre de facto a fait appel à la communauté internationale, l’invitant à déployer une force militaire internationale spéciale sur le territoire national, en vue de prêter main forte à la Police nationale, débordée par les gangs armés, pourtant de connivence avec les autorités et leurs alliés du monde des affaires, la communauté internationale ne cesse de faire la sourde oreille. En dépit des derniers épisodes démontrant la force incontournable de la formule binomiale Police/Peuple contre les malfrats, il n’a pas jugé nécessaire d’exploiter cette alliance ayant fait ses premières armes le lundi 24 avril, à Canapé-Vert. Bien qu’il ait jugé opportun de saluer les derniers succès des forces de l’ordre, dans la poursuite des criminels, il tarde encore à constater l’apport des brigades de quartier dont la mobilisation donne la frousse à ces derniers.

L’enthousiasme affichée au début, par les pays dits « amis d’Haïti », en réaction à la requête du chef de gouvernement de facto adressée au secrétaire général des Nations Unies (ONU), António Guterres, a tiédi. Au fil de ces derniers mois, les discours et interventions, comme des pleurs de crocodile, encourageant les pays membres de l’organisme internationale à mettre sur pied une force d’intervention rapide, ont fait place à des stratégies trompeuses. Les grands ténors, comme les États-Unis et le Canada, qui avaient pratiquement pris le dossier en main, donnaient, dans un premier temps, l’ impression de se convaincre, par rapport à l’idée de prendre la direction de cette force. Mais ni les Canadiens, encore moins les Américains, n’ont pas souscrit à la possibilité d’une telle décision. Puis, les deux grandes puissances d’Amérique du Nord s’étaient engagées, séparément, à convaincre d’autres États à se substituer à eux.

Dans la foulée de telles démarches, qui prenaient, au fur et à mesure que s’écoulaient les mois, une allure de faux semblant, plusieurs pays d’Amérique du Sud et de la Caraïbe étaient signalés comme volontaires. Dans l’hémisphère occidental, l’Équateur et El Salvador, ainsi que la Jamaïque et les Bahamas, avaient été cités comme volontaires, mais les espoirs suscités d’un déploiement de troupe se sont bizarrement et discrètement évanouis.

Il est à se rappeler qu’au départ, l’appel au secours lancé par le neurochirurgien avait eu l’air d’exprimer l’urgence constatée sur le terrain, par rapport aux bandits semant la terreur, kidnappant les citoyens et tenant la Police nationale en respect. Dans un premier temps, les Américains et les Canadiens s’amusaient à se retourner la balle, l’administration Biden tentant de sensibiliser le gouvernement canadien du Premier ministre Justin Trudeau à l’idée de diriger cette expédition spéciale de militaires étrangers, sur Haïti. Mais cette invitation a essuyé une polie, voire diplomatique, rebuffade de la part du Canada. À son tour, l’équipe Trudeau a lancé cette même initiative auprès de ses alliés de la Caraïbe.

En effet, dans le cadre de la 44 e réunion annuelle du CARICOM (Marché commun des États caraïbéens), qui s’est tenue à Nassau, aux Bahamas, au mois de février, le Premier ministre Trudeau, qui y assistait, a fait le lobby en faveur d’un déploiement de militaires de ces États en aide à la Police haïtienne. Mais, à l’instar des États-Unis et du Canada esquivant cette responsabilité, pour des raisons liées à la sécurité de leurs troupes, mais surtout pour éviter des désagréments potentiels relatifs à une invitation lancée par le régime de facto qu’ils ont eux-mêmes, de concert avec le CORE Group, planté en Haïti, les Premier ministres du CARICOM ont été divisés sur ce projet. La décision de la majorité, à cet égard, a confirmé ce qu’avait annoncé, au préalable, le chef de gouvernement de Saint-Vincent et Grenadines, Ralph Gonzalves. Celui-ci critiquait vertement le gouvernement « illégal et illégitime » d’Ariel Henry, disant que son pays n’entendait pas participer à une formule d’intervention qui serait interprétée par les Haïtiens com -me appui à ce gouvernement illégitime.

Les expressions de sympathie, à l’égard de la crise sécuritaire sévissant en Haïti, sont universellement rassurantes, portant plus d’un à afficher une aptitude optimiste par rapport à une réponse positive à la sollicitation de M. Henry. Mais, au bout du compte, c’était céder aux sirènes de la diplomatie internationale.

Étant la créature de la communauté internationale, dont il n’hésite pas à faire les quatre volontés, on s’imaginait que celle-ci allait répondre, tel un seul homme, à cette demande au nom d’une situation des plus urgentes. Cette contradiction entre la gravité de la situation sécuritaire et la nonchalance affichée, dans la décision des soi-disant amis d’ Haïti, fait croire que l’attitude bon enfant du chef du gouvernement de facto d’Haïti, vis-à-vis de ses patrons, s’inscrit dans le cadre de la politique imposée par les entités exogènes. Car, Ariel Henry se fait, volontiers, complice de ces pays, dans le dossier de la crise sécuritaire.

Après avoir été roulé dans la farine, tour à tour, par les grands ténors de l’Amérique du Nord, ceux de l’Amérique Latine, en sus des pays de la Caraïbe, il semble mettre le cap sur l’Afrique. Le dernier pays, en date, cité dans ce projet de déploiement de force spéciale, en Haïti, est le Kenya. Il a été initialement annoncé par l’organe de pres-se britannique, la BBC, la semaine dernière, que ce pays africain avait pris la décision d’envoyer une force expéditionnaire de police, afin de venir en aide à la Police haïtienne mise hors d’état de compétition avec les malfrats contrôlant la grande majorité des quartiers de la région métropolitaine de la capitale du pays.

À la lumière de cette politique déceptive des pays tuteurs envers Ariel Henry et son équipe, il n’y a rien de rassurant en ce qui concerne l’envoi de policiers kenyans sur le sol haïtien. Il y a de bonnes raisons de parier que ce projet kenyan tourne court. Acteur consentant de la stratégie de la communauté internationale, à l’égard d’Haïti, après les échecs qu’il a essuyés, Ariel Henry misera sur les pays d’Asie pour trouver l’aide recherchée pour la PNH. N’est-il pas vrai que le Groupe Wagner, affilié à la Fédération russe misait sur un projet visant le démantèlement des gangs en Haïti?

Il y a lieu de signaler que, depuis qu’il a dirigé son appel relatif au déploiement d’une force militaire internationale spéciale, dans le pays, vers la communauté internationale, le Dr Henry est resté endormi sur ses lauriers, sans rien innover dans le sens du remembrement de la PNH, de manière à renforcer ses moyens, en attendant que la force internationale souhaitée vienne à la rescousse.

Toutefois, même les équipements commandés, notamment des blindés attendus du Canada, sont délivrés au compte-goutte, faute de moyens de s’acquitter de la facture. Un secret gardé jalousement par M. Henry, car gérant les affaires de la République dans l’opacité totale et tenant le peuple dans l’ignorance de l’état des lieux, une catastrophe aggravée par le train de vie dont jouissent les hauts fonctionnaires budgétivores. À cet égard, si les autorités avaient consenti des réformes, tel que cela avait été proposé, le pays aurait trouvé assez de ressources pour faire l’acquisition des nécessités du pays, surtout les équipements dont la Police nationale a besoin pour remplir sa mission.

Mais, à l’instar de son patron d’outre-tombe, Ariel Henry définit mal le sens des priorités du pays. Alors qu’Haïti se trouve, depuis des années, confronté à une crise économique et financière sans précédent, il rejette l’offre des experts en sécurité nationale, l’ex-sénateur Youri Latortue, ancien officier des Forces Armées d’Haïti (lieutenant FAd’H) et Himmler Rébu (colonel FAd’H) qui avaient proposé un plan pour venir à bout des gangs criminels. Cependant, Ariel Henry n’a jamais donné de suite à leurs propositions, ayant d’autres chats à fouetter que débarrasser le pays des malfrats. Dans sa folie de se perpétuer au pouvoir, directement ou par le biais de ses alliés PHTKistes, permettre à ces deux anciens militaires haïtiens de vaincre les bandits armés équivaudrait à contrarier son projet d’élections faites sur mesure.

En clair, le traitement du dossier de l’insécurité par Ariel Henry, privant la Police nationale des moyens de sa mission, le fait commettre un crime de haute trahison. Trop longtemps soumis aux assauts des malfrats, dans l’indifférence totale des autorités le peuple s’est donné les moyens de résoudre la crise sécuritaire. Déjà mobilisé, de concert avec la Police, il a donné la démonstration des possibilités existantes, pour qu’enfin, de vrais patriotes émergent, dans l’esprit de l’Union qui fait la Force, mettent le cap sur le retour à l’ordre démocratique. Car, la dictature d’un homme exerçant, illégitimement le pouvoir, appartient au passé.

caricature de Castro Desroches

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